La géopolitique mondiale fait face à de nouvelles reconfigurations majeures. Quelle solution pour le chaos régnant en Libye surtout du fait de sa proximité avec ses voisins maghrébins et particulièrement avec la Tunisie ? C’est dans ce cadre qu’un débat a été organisé par le parti Machrou3 Tounes ayant pour thème: « L’UMA unie pour vaincre le terrorisme ».
Khaled Ghouil, avocat et militant libyen, a fait savoir que les pays de l’UMA doivent s’unir et redoubler d’efforts pour lutter contre le terrorisme. Il précise: « Aujourd’hui, nous devons travailler ensemble pour sortir de cette violence. La Libye est devenue une région instable, avec l’absence d’un Etat. Or il va falloir penser à une stratégie commune pour combattre efficacement le terrorisme, en employant les coopérations à différents niveaux sur le plan sécuritaire, du renseignement, etc.. ».
Il précise: « L’accord de Skhirat est un échec total, du fait que ce sont les Occidentaux qui ont discuté à notre place, alors que l’accord aurait dû se dérouler entre Libyens, en impliquant toutes les tribus concernées. Les chefs des tribus qui sont considérés les sages de l’ensemble du pays, pourraient jouer un rôle important de réconciliation ».
De son côté, Alya Amira, historien, a fait savoir que la coopération étroite des trois pays ( Tunisie-Algérie-Libye) remonte à des années. L’Algérie avait été laissée seule dans son combat contre le terrorisme. Aujourd’hui, nous devons mener le combat ensemble. Comme nous savons que les armes des terroristes proviennent de Libye.
Quant à la coopération avec le Maroc : « Il y a un échange de renseignements entre nos deux pays. Mais à mon avis, la coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Tunisie est fondamentale », a-t-il souligné.
Mokhtar Boubaker, universitaire, Directeur exécutif de la Fédération syndicale des travailleurs du Maghreb, a noté que le conflit maroco-algérien au niveau du Sahara occidental persiste encore, même si le Maroc vient de réintégrer l’Union africaine, il y a encore des frictions. Quant au volet libyen, il a déclaré: « Nous souhaitons tous que les Libyens retrouvent la sérénité, la paix et la prospérité. Cela dit, je reste réaliste, cela ne se réalisera pas de sitôt. Mais nous sommes sur la bonne voie concernant la lutte contre le terrorisme car il existe une mobilisation de toutes les parties concernées », conclut-il.
En fait, il n’y a jamais eu de véritable Etat avec des institutions solides en Libye, même du temps de Kadhafi qui tenait le pays d’une main de fer et concentrait tous les pouvoirs. C’est pourquoi, lorsque le régime du dictateur s’est effondré, nous avons assisté à l’apparition d’une mosaïque de mini-Etats chacun voulant en imposer pour prendre les commandes du pays seul. D’où la difficulté de concilier tous ces prétendants pour aboutir à une union viable, seule issue à cette douloureuse crise qui s’éternise sans fin.