Les dérapages se multiplient, surtout de la part de ceux qui sont censés respecter les lois qu’ils ont mises en place, avec la quasi-totalité des partis politiques qui refusent de dévoiler leurs rapports financiers et une Cour des comptes réticente à le faire, comme le souligne l’organisation I Watch.
Celle-ci a mis l’accent sur le non-respect, par la majorité des partis politiques tunisiens, de l’article 26 du décret n°87 du 24 septembre 2011, qui leur impose de publier leurs rapports financiers.
L’organisation, qui vient de procéder à la publication des rapports financiers de Nidaa Tounes, d’Afek Tounes et du Courant démocrate, a précisé qu’elle a pu avoir accès aux rapports des trois partis en faisant prévaloir, auprès de la Cour des comptes, le droit d’accès aux documents administratifs et en faisant une demande en ce sens, surtout que ce droit est accordé par la loi tunisienne aux personnes et aux institutions dans le cadre du renforcement de la transparence et de la garantie du droit du citoyen à l’information.
I Watch a, d’autre part, annoncé qu’elle publiera les rapports financiers des autres partis, dès qu’elle pourra y avoir accès et si tant est que ces rapports existent.
Est-ce à dire que les partis ne veulent pas dévoiler leurs ressources, surtout avec les rumeurs qui courent autour de financements occultes provenant de parties étrangères?
En tout cas, les citoyens sont excédés par le comportement des députés qui refusent de présenter la déclaration de leur patrimoine, et des partis qui cachent leurs états financiers.
Cela revient à dire que ceux qui édictent les lois s’autorisent à ne pas les respecter en toute impunité.