Pour Habib Karaouli, PDG de la BAT (Banque d’Affaires de Tunisie), il n’est pas possible de faire le bilan du gouvernement d’union nationale en six mois. Cependant, il est toujours possible de faire des constats. Explications.
Le PDG de la Banque d’Affaires de Tunisie a tenu à préciser qu’il existe une différence entre le constat et le bilan. Si le bilan suppose la prise en compte des éléments positifs et négatifs, le constat va à la recherche d’éléments de relance, d’une certaine dynamique qui laisse supposer que nous soyons dans la bonne direction.
Dans cette perspective, il a rappelé que depuis la prise de fonction du gouvernement actuel, l’environnement des affaires a été facilité par l’introduction du Code d’investissement, du projet de loi relatif au PPP, de la réforme de la loi bancaire et d’autres textes législatifs qu’il faut appuyer par des textes réglementaires de manière à mettre en place un écosystème favorable à la reprise.
Mais la bonne nouvelle est la relance effective de l’investissement public, d’après le PDG de la BAT, qui touche plus de 80% de l’infrastructure de base : « Cela démontre aussi que l’appareil administratif et technique de l’Etat fonctionne de nouveau et que donc cela va améliorer sa capacité à mettre à profit les budgets qui lui ont été alloués, ce qui n’était pas le cas durant les précédentes années. Il est clair qu’un certain nombre de moteurs de la croissance que nous connaissons ont repris à l’instar du tourisme, le phosphate, les IME qu’il faut surveiller de très près », fait-il remarquer. Il a estimé que si cela continue dans cette trajectoire, nous pouvons parler de résilience et d’une nouvelle dynamique.
Peut-on donc être optimiste quant aux perspectives de l’économie tunisienne ? M. Karaouli, tout en suggérant que l’optimisme doit être appuyé par des actions concrètes et de la volonté de prendre les bonnes décisions, renchérit : « Je pense qu’il existe également un certain nombre de signaux qui montrent qu’on est en train de réaliser une croissance molle, insuffisante, et qui n’est pas du tout ce que nous espérions ». Et de conclure : « Nous devons tout de même garder l’espoir que grâce au consensus, on puisse donner à ce gouvernement les moyens de travailler pour l’exécution des projets de réforme ».