Mohamed Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, a reçu jeudi au siège de son département Hervé Morin, Président de la région de Normandie et ex-ministre de la Défense français, qui visite actuellement la Tunisie à la tête d’une délégation d’institutionnels et chefs d’entreprise de la région.
L’entretien qui s’est déroulé en présence de l’Ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre D’Arvor, et les membres de la délégation, a fourni une occasion pour passer en revue les relations de coopération exemplaire entre la Tunisie et la France et les possibilités permettant de les développer davantage, notamment avec la région de Normandie.
M. Abdelkefi a saisi cette opportunité pour présenter les réformes déjà engagées et celles en cours visant l’amélioration de l’environnement des affaires et permettant de faire de la Tunisie un hub économique, appelant les chefs d’entreprise présents à examiner les réelles opportunités de partenariat qui existent.
Il a, dans le même contexte, mis l’accent sur la compétitivité du site tunisien, dans l’espace méditerranéen et africain, faisant de la Tunisie un lieu propice pour des investissements rentables et des partenariats fructueux.
Pour sa part, M. Morin a souligné que sa visite en Tunisie à la tête d’une délégation aussi importante témoigne de l’intérêt et la volonté de consolider la coopération entre sa région et la Tunisie.
Il a en outre, fait remarquer qu’un grand potentiel existe, de part et d’autre, qui mérite d’être mieux exploité pour l’intérêt mutuel.
M. Morin a également mis l’accent sur la nécessité de multiplier les rencontres entre les PME tunisiennes et celles de la Normandie en vue d’identifier les opportunités de partenariat dans différents secteurs tels que le secteur de l’innovation et la recherche, l’environnement, le secteur digital, l’agroalimentaire et autres…
Dans la même journée, la délégation française a été reçue par Mme Ouided Bouchamaoui, Présidente de l’UTICA.
L’entretien a porté sur l’état des relations tuniso-françaises et avec la région de Normandie en particulier, et les perspectives de leur développement dans le contexte particulier des atouts des deux parties.
Mme Ouided Bouchamaoui a réaffirmé l’intérêt que réserve la Tunisie aux entreprises françaises installées sur son territoire ou qui désirent s’y installer précisant que le marché tunisien est ouvert et compétitif et offre de grandes opportunités d’investissement.
La coopération bilatérale au niveau des régions, initiée par la région Normandie, permettra certainement aux entreprises des deux pays de nouer des contacts et de développer une coopération fructueuse pour les deux parties, a-t-elle ajouté.
Il a été convenu à l’issue de l’entretien d’amorcer un partenariat entre l’UTICA et la Région de Normandie consacrant des coopérations ciblées aux secteurs des TIC et de l’agroalimentaire ainsi qu’à la composante de la formation professionnelle. Un plan d’actions commun sera échangé et mis en œuvre prochainement.
Pourquoi M. Morin est-il en Tunisie ? Il a expliqué l’objet de sa visite aux journalistes qu’il a reçus lors d’une réception à Dar Zarrouk, à Sidi Bou Said, le jeudi 23 février. « La Normandie, dit-il, est connue par l’importance qu’occupent trois secteurs économiques dans cette région : le numérique, la logistique et, bien sûr, l’agro-alimentaire. Nous étions il y a quelque temps en Russie et en Iran où l’on a prospecté les possibilités de construire des partenariats et de s’engager dans des projets de coopération. Nous sommes aujourd’hui en Tunisie pour les mêmes raisons. Nous cherchons les possibilités de coopération économique bénéfiques aux deux parties : la Tunisie et la Normandie. »
Pour M. Morin, la Tunisie, plus que tout autre pays, mérite qu’on l’aide : « Vous avez réussi votre transition démocratique. Mais les engagements pris par le FMI et l’Union européenne pour aider votre pays sont faibles par rapport à ce qu’on devrait apporter. Pourtant, il suffirait de pas grand-chose pour qu’on assure le redécollage économique de la Tunisie », a affirmé le président du Conseil régional de Normandie.
M. Morin semble animé d’une réelle bonne volonté d’aider la Tunisie : « Il y a dans les prochaines semaines un rendez-vous électoral en France et un autre en Allemagne. Il y a là une occasion pour la Tunisie de faire entendre sa voix, et je souhaite que les candidats en campagne en France et Allemagne visitent votre beau pays », confie-t-il aux journalistes. D’ailleurs il a pris l’engagement de proposer à M. François Fillon, le candidat qu’il soutient, de rendre visite à la Tunisie dans le cadre de sa campagne pour l’élection présidentielle d’avril prochain.
Vendredi 24 février, M. Morin et sa délégation devaient se rendre dans le gouvernorat de Médnine pour étudier sur place les possibilités d’accords de coopération dans les domaines de la formation, de la fourniture d’équipements ou encore de la construction d’infrastructures.
En juillet prochain, une délégation d’une trentaine d’hommes d’affaires tunisiens devrait se déplacer en Normandie pour « rencontrer leurs homologues normands, tisser des liens et voir comment bâtir des choses ensemble dans la filière de l’agroalimentaire. »
En septembre, des délégations d’hommes d’affaires des deux pays devraient à leur tour se rencontrer « pour étudier les possibilités de coopération dans les domaines du numérique et de la logistique. »
La coopération entre les entreprises tunisiennes et normandes a déjà commencé concrètement hier par la signature d’un accord de partenariat entre ‘’Green Research’’, une start-up normande qui travaille dans le domaine de l’économie verte, et ‘’Socomenin’’, une grande entreprise tunisienne basée à Sfax et spécialisée entre autres dans la fabrication des équipements nécessaires à l’industrie de l’énergie renouvelable.
Rappelons enfin, qu’au cours de la réception donnée hier à ‘’Dar Zarrouk’’, neuf anciens combattants tunisiens de la Seconde Guerre mondiale, dont un prisonnier de guerre en Allemagne, ont été honorés et des médailles leur ont été remises par l’ambassadeur de France, M. Olivier Poivre d’Arvor.