Pour l’expert-comptable Nabil Abdellatif, le remaniement ministériel fait au niveau du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance est très important étant donné qu’il cible un ministère concerné par les réformes suggérées par le Fonds monétaire international.
Il est à rappeler que le remaniement ministériel a remplacé Abid Briki par Khalil Ghariani, vice-président de l’UTICA chargé des dossiers sociaux.
En effet, l’accord avec le FMI concerne, entre autres, la réduction de la masse salariale qui doit tomber à moins de 14% et l’optimisation de la répartition des fonctionnaires entre les régions. Si certaines régions sont en manque de fonctionnaires, d’autres en ont un nombre pléthorique. Ce qui impose une nouvelle répartition plus efficace du travail de l’administration.
Il a considéré qu’indépendamment des raisons pour lesquelles le remaniement ministériel a eu lieu, le FMI n’est pas convaincu qu’une chose sérieuse ait été faite dans ce dossier, notamment après les dernières augmentations salariales passées sous forme de crédit d’impôt mais pour l’agrégat économique c’est toujours au croisement de la masse salariale. « Cela explique le blocage relatif à l’octroi de la deuxième tranche du crédit », estime-t-il.
« Le changement d’un ministre ayant une casquette syndicale (Abid Briki) par un ministre qui relève du patronat (Khalil Ghariani) peut être un message annonçant que des changements positifs vont avoir lieu au niveau de la fonction publique », commente-t-il.
Dans le même contexte, il a estimé que ce remaniement peut être perçu comme positif et courageux pour le FMI, étant donné que le Chef du gouvernement a osé démettre un ministre à casquette syndicale par un ministre venant du patronat.
Par ailleurs, plusieurs réformes doivent être mises en place et un effort considérable doit être déployé d’après notre interlocuteur afin de préparer une feuille de route faisant l’objet du consensus entre le gouvernement et le ministère pour rester fidèle à l’esprit de l’accord de Carthage.
L’expert-comptable a indiqué par la même occasion qu’il n’est pas facile de réduire la masse salariale très vite surtout que les prochaines négociations sociales s’approchent à grands pas.
Par contre, il faudrait œuvrer pour l’augmentation du PIB. Pour cette raison, il recommande deux actions immédiates, à savoir ramener l’économie parallèle qui varie entre 40 et 60% à 17%, entamer les réformes fiscales et s’engager encore plus dans la lutte contre la corruption tout en maîtrisant l’inflation.