Malgré les divergences entre le gouvernement, l’UTICA et l’UGTT sur un certain nombre de sujets, quand il s’agit de la réforme des caisses sociales, il y a unanimité. C’est ce qui ressort du séminaire organisé aujourd’hui, 13 mars, au siège de l’UTICA, par son académie.
Les chiffres sont têtus et les problèmes des caisses sociales ne datent pas d’hier. Kamel Maddouri, directeur central de la sécurité sociale, auprès du ministère des Affaires sociales, a annoncé un nouveau chiffre alarmant.
Le déficit des trois caisses sociales réunies a atteint 1080 MDT en 2016. Pour lui, le déficit aurait pu être plus grave si l’Etat n’était pas intervenu à deux reprises. La première fois en injectant 300 MDT dans le cadre de la loi de finances 2016 et la deuxième fois dans le cadre de la loi de finances 2017 avec l’injection de 500 millions de dinars.
Il y a péril en la demeure, et ce, parce que les trois caisses réunies nécessitent urgemment l’injection de 1279 MDT pour qu’elles puissent honorer leurs engagements. Afin d’accélérer les démarches, le spécialiste a considéré que la batterie de mesures de sauvetage devrait être prête avant fin 2017 pour pouvoir porter ses fruits en 2018.
Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, présent au séminaire, a indiqué que le modèle distributif sur lequel se base le régime des caisses sociales a atteint ses limites. Il est question pour lui de sauvegarder ce système qui vise, entre autres, la justice sociale. Il faut le réformer sans porter préjudice aux intérêts des citoyens, d’après le ministre. « Ce système doit perdurer vu la crise économique en Tunisie », dit-il. Pour ce faire, quelques démarches s’imposent pour résoudre « ce problème national », d’après le ministre. Ainsi, les discussions tripartites entre le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA seront soumises à un débat national. « La réforme ne peut être que responsable et consensuelle à la fois », argumente-t-il.
Plusieurs pistes sont à suivre d’après le ministre, à savoir la bonne gouvernance, la diversification des sources de financement des caisses sociales, revoir l’âge de départ à la retraite, le passage de l’économie informelle à l’économie formelle afin qu’ils deviennent une partie intégrante de la sécurité sociale.
Il a souligné l’importance du passage de l’économie informelle à l’économie formelle. Pour lui 1/3 de la population travaille sans sécurité sociale. Cette frange de la population injecterait entre 400 et 500 MDT dans les caisses sociales si on arrivait à l’intégrer dans l’économie formelle.
De son côté Ouided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, a considéré qu’en 2017 le gouvernement doit aboutir à une solution puisque les chiffres sont clairs. Pour elle, les négociations tripartites sont en train d’avancer avec le gouvernement et l’UTICA. « Cette décision ne date pas d’hier, car depuis 2011, l’UTICA revendique le passage de l’informel au formel», dit-elle.
La présidente de la centrale patronale a indiqué que plusieurs intervenants sont concernés par les caisses sociales et pas uniquement les citoyens : les cliniques, les pharmacies qui se trouvent parfois obligées de consommer le fonds de roulement en attendant le remboursement des frais de soins.
Khalil Ghariani a abondé dans le même sens en estimant que » le début de la réforme commence par le passage de l’informel au formel car il est inadmissible que des Tunisiens travaillent sans sécurité sociale de nos jours. La loi de finances 2018 devrait comporter des mesures décisives dans le sens de la réforme des caisses sociales », dira-t-il en conclusion.
Quand on va payer la vignette automobile, l’employé(e) du guichet de la Recette des Finances s’enquiert avant toutes choses et sur son ecran informatique si vous n’avez pas d’autres ardoises à régler…
La C.N.S.S., la C.N.R.P.S.(et la C.N.A.M.) devraient créer tout simplement une carte d’affiliation individuelle où seraient inscrites, outre les informations essentielles concernant les individus, et dès le premier emploi (même celui de stagiaire ou de saisonnier pour un étudiant) toutes les cotisations réglées aussi bien par l’employeur que par l’employé ou par celui qui s’acquitte de ses cotisations individuellement.
Sans cette carte, impossible de recevoir les aides pour les enfants, d’aller à l’hopital, de postuler à un nouvel emploi, d’obtenir une carte d’identité ou un passeport, d’ouvrir une patente etc. etc.