Le délit de consommation de drogue, surtout lorsqu’il s’agit de la première fois, continue de subir la même sentence, à savoir emprisonnement assorti d’une amende, et ce, malgré la révision maintes fois annoncée de la loi.
En effet jusqu’à une date récente, le bruit a couru avec insistance que cette législation allait être « revue » à la baisse bien entendu.Et pour cause.
Le projet relatif à l’amendement de la fameuse loi 52 (texte en vigueur aujourd’hui qui réglemente ce type de délits), annoncé tambour battant par toutes les parties concernées est resté dans le cadre des intentions. Pour certains, il ne s’agit là que d’une « attente » stratégique. Pour d’autres, au contraire, c’est un mauvais signe et que le projet de loi restera lettre morte.
Cette attitude évasive est manifestement inhibante pour tous ceux qui espéraient « un vent nouveau » en matière de législation encadrant le phénomène – et c’en est vraiment un vu la fréquence de ce genre de délit et le profil des consommateurs.
En attendant le changement d’approche et éventuellement la concrétisation des promesses de révision de la législation encadrant le délit de consommation de drogue pour la première fois, les tribunaux n’ont pas d’autre alternative que de continuer à appliquer la loi telle quelle.
Dernièrement et alors que les nouvelles sont allées pressantes, dans le sens d’une éventuelle révision de la législation concernée, une sentence consacrant les dispositifs en vigueur est venue, encore une fois, doucher les espoirs de tout un chacun : les deux élèves de la région de Siliana , arrêtés pour consommation de cannabis ont écopé de la peine connue de 1 an de prison et de mille dinars d’amende. Le bac qu’ils étaient censés passer est dans quelques mois… L’impact est terrible sur les parents et sur ces jeunes qui voient leur avenir basculer.
La mobilisation de tous pour trouver une alternative moins désastreuse au fléau de la consommation une première fois, appuyée faut-il le rappeler par la promesse présidentielle en la matière, est allée crescendo ces derniers temps.
Le temps presse et les dégâts, surtout au niveau de la jeunesse, risquent d’augmenter. A moins d’une amnistie, les élèves de Siliana et tous ceux qui connaissent le même sort quotidiennement sont voués au triste sort qui est le leur.
Ce qui est demandé n’est pas une sanction « zéro » en cas de ce type de délit. Loin de là mais seulement un changement d’approche et un traitement plus « humain » de ce genre d’écart qui soit à même de sanctionner sans pour autant aliéner tout un avenir. Voilà ce qui est demandé et espéré au nom de ces jeunes et de ces familles désorientées.
[raside number= »3″ tag= »jeunes »]