Le Cepex a accueilli aujourd’hui une délégation officielle australienne, relevant de la Chambre de Commerce et d’Industrie arabo-australienne (AACCI), en visite en Tunisie. La délgation australienne a eu un entretien hier avec Fadhel Abdelkéfi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.
Conduite par Julienne HINCE, ambassadeur d’Australie désignée en Tunisie, avec résidence à Malte, et composée d’une pléiade de membres au profil diversifié, mêlant dignitaires institutionnels et privés, la délégation australienne, en visite de travail de deux jours en Tunisie, a marqué le Cepex dans ses petits papiers pour s’entretenir avec son P-dg, Mme Aziza Htira et son staff dans le but de cultiver ensemble des passerelles de partenariat économique et commercial plus tonifiées, et ce, en dépit d’une mollesse caractérisée des échanges bilatéraux qui ont franchi, pour la première fois de leur histoire, le cap des 30 millions de dinars cumulés en 2016 (fractionnés en 13 MD pour l’export et 18 MD pour l’import).
Cette visite, inédite en son genre, pour un pays de l’Océanie, s’inscrit dans le sillage de la première consultation bilatérale entamée depuis juillet 2011 et qui vise, entre autres objectifs, à booster l’investissement dans divers secteurs (énergie, technologie de l’information, transport…) et à baliser la voie à l’impulsion des échanges entre les deux pays. A cet effet un accord de non-double imposition a été convenu.
Bien que demeurant encore au stade embryonnaire, les perspectives de développement commercial mutuel ne tarissent pas. Il est un impératif pour toutes les structures publiques et privées de bâtir sur le socle déjà existant de quelques produits d’origine tunisienne écoulés sur le marché australien, en l’occurrence des produits des industries mécaniques et électriques, des articles d’habillement, l’huile d’olive et les dattes.
La diligence de la Chambre mixte arabo-australienne à se présenter comme catalyseur du partenariat bilatéral n’est pas anodine. En effet, cela traduit la nouvelle réalité démographique et culturelle qui se prévaut en Australie, où l’on assiste, depuis quelques années, à une recrudescence de la communauté ethnique d’origine arabe qui constitue un réservoir non négligeable pour l’absorption des produits d’origine tunisienne, et a fortiori de terroir.
Cette visite de travail au Cepex a été l’occasion propice pour la délégation australienne de s’enquérir de la physionomie et des atouts de l’offre tunisienne à l’export, et de se renseigner sur la structure du commerce extérieur de la Tunisie et des accords bilatéraux et multilatéraux qui le régissent.
Certes, tous les indicateurs ne plaident pas en faveur d’une percée fulgurante de l’Australie dans le haut du classement des clients de la Tunisie (éloignement géographique, différences entre les législations commerciales, coûts de transports exorbitants, marché peu familier…), toutefois, il y a lieu de saisir l’énorme potentiel que recèle ce pays au 2ème PIB/habitant du groupe G20 (51 642 USD en 2015) et au taux de croissance de 2.5% en 2016.
En effet, l’Australie est restée sur des taux de croissance positifs depuis plus de vingt ans, faisant preuve, de ce fait, d’une rare capacité de résilience aux foudres de la crise économique et financière de 2007.
La structure économique de la 12ème puissance économique mondiale s’articule principalement autour de 3 secteurs majeurs : l’agriculture, l’industrie et les services, avec respectivement 3.7%, 28.9% et 67.4% du PIB (valeurs de 2014).
Dans le registre du commerce extérieur, ce sont les pays de la zone Asie-Pacifique qui accaparent 71% des exportations australiennes. Le reste est réparti entre l’UE (11.5%) et les Etats-Unis (9%).
Au niveau des importations, la même physionomie s’impose avec respectivement 52%, 24% et 14%.
La Chine est aujourd’hui le premier partenaire commercial bilatéral de l’Australie (28% des exportations et 15% des importations en 2014).
L’Asie se taille la part du lion dans les échanges du 5ème pays le plus riche du monde avec 64% des échanges en biens de consommation, suivie de l’UE (19%), les Etats-Unis (13%) et l’Océanie (7%). En ce qui concerne les services, l’UE concentre 22% des échanges avec l’Australie devant les Etats-Unis (17%), l’ASEAN (15%) et le Japon (8%).
- Principaux clients de l’Australie (2014) :
Chine (28,3 %), Japon (14,6 %), Etats-Unis (6,4 %), Corée du Sud (6,1 %)
- Principaux fournisseurs (2014) :
Chine (15%), Etats-Unis (11,9%), Japon (6,5%), Singapour (5,4%)