La tenue à Tunis de la conférence des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans les pays membres de l’Union pour la Méditerranée ( Pays du Dialogue 5+5) a été l’occasion d’organiser une rencontre à Tunis entre des acteurs et des hauts responsables tunisiens dans le domaine de l’enseignement et la recherche scientifique, rencontre rehaussée par la présence de Carols Modeas, commissaire européen à la recherche, à la science et à l’innovation.
Tout un symbole : L’organisation de cette importante rencontre à l’Institut Pasteur de Tunis confirme l’excellence de l’institut en recherche et innovation.
Khalil Amiri, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en charge de la Recherche scientifique, a lors de cette rencontre présenté la vision de la Tunisie pour développer la recherche scientifique.
Il es grand temps de revoir notre modèle de développement pour pouvoir répondre aux aspirations de notre peuple, de nos jeunes, pour pouvoir monter en gamme et en valeur ajoutée, migrer vers l’économie du savoir et capitaliser sur les ressources humaines. Notre système national de recherche et d’innovation est de ce fait appelé à jouer son rôle de moteur de développement.
Selon M. Amiri, la vision du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est de rendre la Tunisie un centre d’excellence en recherche et innovation, afin d’avoir des universités de renommée internationale, de créer des entreprises innovantes et de rendre nos services publics performants. Il faut faire en sorte que nos régions soient développées afin qu’elles contribuent à consolider une société libre, démocratique et prospère. Pour bien remplir cette mission et concrétiser cette vision, plusieurs actions doivent être mises en oeuvre:
Sur le plan stratégique,
Mieux orienter et financer les activités de la recherche par l’instauration de programmes stratégiques autour des défis sociétaux majeurs.
Passer à un mode de financement des projets de recherche basés sur des critères de performance et d’alignement aux défis prioritaires, au lieu de l’approche actuelle se basant de manière importante sur le financement récurrent des structures de recherche.
Créer des synergies nécessaires entre le monde socio-économique et celui de la R&I pour mieux impacter nos entreprises et notre société.
Promouvoir l’ouverture des structures de recherche sur leur environnement à travers la mobilité des chercheurs vers l’entreprise et la société.
Mettre en oeuvre un cadre incitatif pour l’encouragement de la recherche et de l’innovation dans le secteur privé.
Changer progressivement la configuration actuelle de la programmation et du financement de la recherche pour être au niveau des meilleures pratiques internationales et pour pouvoir bénéficier des opportunités qui s’offrent à nos chercheurs via le programme Horizon 2020.
Lancer dans les prochains jours un programme de financement ciblant les jeunes enseignants chercheurs et visant la création d’une nouvelle génération de chercheurs innovants hautement qualifiés et compétitifs à l’international.
Sur le plan opérationnel,
Libérer les énergies de nos chercheurs et mettre à niveau nos structures de recherche à travers la modernisation de la bonne gouvernance de la recherche.
Décentraliser et simplifier les procédures et entamer leur digitalisation pour davantage de transparence et d’efficience.
Doter les centres de recherche et les établissements d’Enseignement Supérieur de plus d’autonomie administrative et financière.
Oeuvrer à intégrer les structures de recherche dans la dynamique de développement de leurs régions, et laisser à l’administration centrale principalement les opérations de pilotage et d’accompagnement qui permettent de relever le défi de la valorisation des résultats de la recherche et de l’excellence scientifique.
Mettre en place un cadre incitatif pour les ressources humaines de la recherche: chercheurs, post-docs, ingénieurs, techniciens, incitant à l’excellence et la valorisation.