Après la révolution, la société civile s’es affirmée comme un vecteur qui a son poids dans la transition démocratique. C’est dans le cadre du programme de l’examen périodique universel, à l’occasion de la 27 ème session organisée par Euromed Droits et Cairo Institute, en collaboration avec l’ATFD, FTDES, LTDH, que la société civile a émis un certain nombre de recommandations.
Lors de l’événement, les recommandations ont porté sur plusieurs axes, notamment la liberté d’association comme premier axe. Le second axe comprend les droits civils et politiques, à savoir ratifier le deuxième protocole du Pacte international pour les droits civils et politiques.
Le 3 ème axe, celui de l’égalité et droits des femmes, à titre d’exemple, instaurer l’égalité dans l’héritage, malgré la farouche résistance du parti islamiste, affirme Khédija Chérif, membre de l’Association tunisienne des Femmes démocrates, en ajoutant l’importance d’adopter la loi intégrale contre la violence faite aux femmes et aux filles en tenant compte des recommandations de la société civile car “beaucoup de travail reste à faire”, indique-t-elle.
Avant le dernier axe, celui des droits individuels, il est urgent de réformer la loi n° 52 de 1992 en adoucissant les peines pour la consommation de drogues par l’abolition de la peine de prison et en exigeant pour toute poursuite un flagrant délit. Et enfin le dernier axe, les droits économiques et sociaux qui comprennent, entre autres, la réactivation du plan d’action national de la femme rurale, assurer l’accès universel aux soins en renforçant la 1 ère ligne et l’accès aux médicaments essentiels.
Rencontrée lors de l’événement, Lilia Rebaï, directrice du programme Tunisie Euromed Droits, a souligné: « Nous collaborons ensemble avec Cairo Institute depuis plus d’un an pour présenter le rapport de la société civile à l’examen périodique ».
D’après elle, les recommandations portent essentiellement sur les droits civils et politiques même si rien n’a été fait par les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011. Elle précise: « La situation est aussi précaire et les raisons qui ont mené à la révolution sont toujours là. Nous insistons sur plusieurs recommandations dont l’accès à la santé, une éducation équitable, l’égalité dans l’héritage ».
Elle poursuit: « Une recommandation que la société civile a gagné, c’est la liberté d’association or bien que le décret loi 88 soit toujours en vigueur, on a vu que dans la pratique il y a des restrictions concernant la liberté d’association. Plusieurs associations se sont plaintes parce qu’elles n’ont pas pu s’enregistrer au Jort du fait qu’on leur a demandé un récépissé. Aujourd’hui, le décret 88 est en train d’être revu, même si nous avons une grande appréhension que ça aille dans le mauvais sens, à savoir la restriction de la liberté d’association ».
Elle conclut: « Le mois de mai prochain il y aura l’examen périodique universel qui sera présenté à Genève assorti des recommandations des parties concernées, dont la Tunisie qui va oeuvrer pour l’application de ces recommandations. Dans quatre ans, la société civile présentera son rapport illustrant les progrès qui ont été faits ».