Sous le signe de la réforme de l’administration publique, pour une meilleure performance, la troisième édition de Tunisia Economic Forum, organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise, s’est tenue aujourd’hui en présence de plusieurs économistes et hommes politiques.
Lors de l’ouverture de la journée, Ahmed Bouzguenda a pris soin de placer le sujet dans son contexte. Pour lui, il s’est avéré que l’administration tunisienne est inefficace et que sa réforme s’impose. Dans le même contexte, il a proposé la révision du mode de gouvernance des entreprises publiques. Autre facteur qui a alourdi l’administration selon lui, ce sont les considérations politiques dans le processus de recrutement dans la fonction publique.
C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il a proposé, lors de son intervention, que l’approche des pouvoirs publics avec l’administration soit revue. Pour le directeur de l’IACE, les ministres ne doivent pas interférer dans l’administration. De même, il a considéré que le manque d’incitations ne facilite pas la productivité des fonctionnaires de l’Etat. Et de rappeler que le fonctionnaire doit être motivé pour être productif .
De son côté Iyed Dahmani, porte-parole du gouvernement d’Union nationale, a indiqué dans son intervention qu’il n’est plus question de faire des recrutements à la fonction publique sous la pression des mouvements sociaux. Cela est inadmissible d’après lui. En ce qui concerne les lourdeurs de l’administration tunisienne décriées à longueur d’année, elles sont liées à sa structure et non aux fonctionnaires. Le gouvernement d’Union nationale est en place depuis six mois et a entamé les réformes nécessaires en ce qui concerne le projet de loi de la gestion par objectifs du budget de l’Etat d’une part et le projet de loi sur l’urgence économique, proposé par la présidence du gouvernement. Dans le même contexte, il a rappelé que l’administration a participé à la réussite du processus démocratique.
Évoquant les salaires à la fonction publique, il a regretté que les hauts fonctionnaire de l’Etat perçoivent des salaires très faibles, d’une part, et signent des contrats d’achat public de plusieurs millions de dinars.
Tout en évoquant l’importance de la réforme, il a avancé que le gouvernement d’Union nationale n’ attend pas les recommandations des bailleurs de fonds comme le FMI pour entamer les réformes.
De son côté, Majdi Hassen, vice-président de l’IACE, a exposé les résultats d’une étude sur la réforme de l’administration publique. Il en ressort que la réduction du nombre des fonctionnaires n’est point la solution. Le problème d’après l’étude réside dans la nécessité de redistribuer les postes des fonctionnaires. A cet instar, il a fait savoir que plusieurs administrations souffrent d’un manque d’effectif alors que d’autres sont en surcharge, ce qui impose la réaffectation des fonctionnaires.
Nous y reviendrons.