Constat partagé et unanimement souligné par tous les spécialistes. La situation à laquelle est arrivé le pays est assez particulière, dominée comme elle l’est des seuils critiques d’endettement. Des solutions s’imposent d’urgence. Les réformes annoncées par Youssef Chahed arriveront-elles à enclencher le processus d’amélioration ?
Semaine après semaine, la réalité dans le pays se laisse mener au rythme des nouvelles de tous genres qui laissent , il faut l’avouer, peu de place à l’optimisme. Des nouvelles dans le cas d’espèce à prédominance économique essentiellement et par ricochet, économique. L’avancée des jours se fait désormais et depuis quelque temps déjà sur fond de contestations, de protestations, de remises en question et, en d’autres termes, de mise au pilori du vécu dans tous ses détails et ses manifestations. C’est devenu presque un rituel de vivre désormais au rythme des événements dans de nombreux endroits du pays où des citoyens, poussés à bout, s’en remettent à la rue pour exprimer leurs déceptions et leurs attentes. Ainsi, sit-in, marches de protestation et expressions de colère sont devenues par accumulation et répétition une donnée presque constante du quotidien. Les raisons sont connues et constamment « criées » et mises à nu partout. Mais si elles sont abordées de différentes manières, il n’en demeure pas moins qu’elles ont un même dénominateur commun, essentiellement économique.
Une fronde populaire rampante
Un mal-être économique quasi généralisé, une dérive sociale de plus en plus prononcée et une agressivité latente décelable dans les mots et les comportements. Toutes les régions du pays ou presque en sont concernées. Ce ras-le-bol quasi collectif se manifeste partout. Les échos dans les médias est, pour ainsi dire, strident. Il ne se passe pas un jour où les manchettes de la une des journaux ou des nouvelles n’en fassent pas écho. Que ce soit à Tataouin, Ben Guerdene, ou ailleurs, le constat est le même. Une situation qui se décline en slogans, étendards de l’exigence et crient tout haut les souffrances et les attentes de tous.
Un même diagnostic
Semaine après semaine, la déception est, à défaut d’un retour de manivelle salvateur, en route libre vers son paroxysme. Confirmée par les faits et les chiffres, poussée à bout par les promesses non tenues, elle ne cesse de s’amplifier et de se délocaliser, éclaboussant tout sur son passage, l’espoir, la confiance et l’entrain de la vie.
Manifestement, le quotidien nous met depuis six ans au défi de la dure réalité économique. Aujourd’hui, c’est devenu un secret de polichinelle de dire que nous sommes bien à la croisée des chemins et que les horizons sont avares d’alternatives. Des voix s’élèvent de partout pour pointer du doigt les maux et les causes qui sont, entre autres, derrière cette situation de plus en plus asphyxiante. Les choix économiques peu éclairées, les difficultés héritées, la corruption et tant d’autres causes connues ont mené à la situation d’aujourd’hui. Le tout doublé par l’épuisement au fil des années de la fonction régulatrice de l’Etat.
Ne pas faire de l’accompagnement…
Le résultat aux allures sisyphiennes qui nous pousse dans nos derniers retranchements réside à court terme dans l’endettement. Il n’ y a aucun schéma alternatif pour trouver l’oxygène qui commence à nous faire défaut que des réformes à faire dans les plus brefs délais. Le dernier discours de Youssef Chahed a été à ce propos on ne peut plus clair. La relance économique est désormais le défi à relever. Le gouvernement n’entend pas en substance faire de « l’accompagnement » ni se convertir en équipe de gestion des affaires courantes. Bien au contraire, il a annoncé à ce propos que 4 réformes de grande teneur ont été mises en chantier. Il s’agit des réformes relatives à la modernisation de la fonction publique et des entreprises publiques, du financement et enfin, de la réforme des caisses sociales. Tout un programme de bon augure pour sauver ce qui peut l’être à court terme.