Concilier la relance économique et sociale, comme modèle de développement, un tel modèle est-il applicable en Tunisie ? Tel est l’objectif de la conférence de presse ayant pour thème le lancement du projet “Entrepreneurship for participation and inclusion of vulnerable youth in Tunisia” qui voit le jour aujourd’hui. Il s’agit du premier projet lancé par l’ONG Tamkeen for Development appuyé par le Fonds des Nations unies pour la démocratie, d’une valeur de 209 000 (USD).
Ce projet relève de l’entrepreneuriat social, du domaine de l’économie sociale et solidaire et de la lutte contre la pauvreté et le chômage. L’objectif est de soutenir la phase de transition et de consolidation de la démocratisation par des fonds alloués à des organisations de société civile dans différents pays.
Cela dit, la grande question est de savoir comment transformer le chômage en développement ? La réponse est claire: préparer les populations vulnérables à l’entrepreneuriat, à l’auto-emploi en s’assurant de leur accès à l’éducation et aux formations professionnelles nécessaires tout en les accompagnant dans le montage et le démarrage de leurs projets, ont souligné les intervenants, lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui au siège de Zitouna Tamkeen. En somme, il s’agit d’un projet innovant et porteur d’espoir pour la jeunesse.
Rencontré à l’issue de la conférence, Nabil Kesraoui, directeur de communication et des relations avec les institutions de Zitouna Tamkeen, a fait savoir que ce projet, mis en oeuvre par cinq partenaires dont le FNUD (Fonds des Nations unis pour la démocratie) en tant que bailleur de fonds, Zitouna Tamkeen est une institution de micro-finance, en partenariat avec le Centre d’orientation et de reconversion professionnelle (CORP) et Délice Holding.
Citant l’exemple de CORP, ce centre sera chargé de la sélection de 1200 jeunes pour les former notamment dans les soft skills et dans plusieurs domaines : managérial, la capacitation économique, la démocratie participative. Quant à Delice Holding, dont le rôle sera d’octroyer son expertise technique dans le domaine de l’élevage, sera chargé de garantir le marché pour 200 jeunes parmi les 1200 dans les régions du Nord-Ouest ( Siliana, Le Kef, Jendouba et Béjà).
D’après M. Kesraoui, ce projet a un impact social à la fois pertinent et significatif parce qu’on ne parle pas de crédit avec des micro-projets qui peuvent faire faillite après 2 ou 3 ans pour manque d’encadrement. Il précise: « Avec le projet lancé par Tamkeen for development nous avons garanti le marché en assurant non seulement la formation et l’accompagnement non pas en amont de la création mais pendant le développement du projet tout au long des projets pendant 5 ans ».
Et de poursuivre: « Les micro-éleveurs auront une formation dans les techniques d’élevage avec des conseillers qui vont les suivre de près. Aujourd’hui, nous leur offrons ce savoir-faire, pour qu’il ne soit pas cause de faillite, et nous leur assurons les débouchés. Tel est notre objectif, en minimisant au maximum tous les risques ».
Démarré le 1 er avril, le projet « Entrepreneurship for participation and inclusion of vulnerable youth in Tunisia » sélectionnera 1200 jeunes Tunisiens issus des gouvernorats de Béjà, Siliana, Jendouba et du Kef ( 300 par gouvernorat). Une fois sélectionnés, ces 1200 jeunes recevront une formation pour garantir la pérennité de leurs projets.
Il est une chose qui a changé ces dernières années : les jeunes parlent enfin d’entrepreneuriat qu’il soit social, ou solidaire. C’est bon signe surtout que le taux de chômage, d’après l’INS, s’élève à 15.6%. En un mot : aider les jeunes à voler de leurs propres ailes.