Une manifestation légitime des étudiants en droit réclamant l’annulation du décret (n°345) qui stipule que désormais l’accès à l’Institut Supérieur de la Magistrature (ISM) est subordonné à l’obtention du mastère a été violemment réprimée, mardi dernier, par les forces de l’ordre et, qui plus est, devant le Palais du Gouvernement à la Kasbah… Une manifestation pacifique, selon certains témoins, qui ne justifiait en rien l’usage disproportionné de la force publique.
Alors que l’on pensait que pareilles scènes, surtout depuis 2011, ne se reproduiraient plus, voilà que les pratiques que l’on croyait à jamais révolues se rappellent à notre bon souvenir. Des étudiants ayant cru légitime la manifestation sur la voie publique de leur refus d’un décret les concernant, en ont pris pour leur grade lorsqu’ils ont été pris d’assaut par les forces de l’ordre et certains parmi eux «passés à tabac».
«Chassez le naturel, il revient au galop» voilà un dicton qui illustre à la perfection ce déplorable retour aux pratiques et qui plus est devant le Palais du gouvernement à la Kasbah mardi dernier. Des centaines d’étudiants de droit lors de leur sit-in pour réclamer le retrait du décret 345 relatif aux nouvelles conditions d’accès à l’Institut supérieur de la magistrature ( ISM), ont essuyé une réaction violente de la part des forces de l’ordre, une réaction qui a vite dégénéré en une cascade d’agressions inadmissibles, surtout que les témoins de ces scènes violentes ont été unanimes pour dire que rien dans le comportement des manifestants au sit-in ne pouvait la justifier. L’action des étudiants fait suite à la grève déclenchée au mois de mars dernier réclamant l’annulation d’un texte qui a revu les conditions d’accès à l’ISM en exigeant l’obtention du mastère.
Le constat aujourd’hui est, disons-le, amer car rien ne devrait justifier ces réactions musclées. Devons-nous nous résigner à assister à de nouvelles dérives?