«Sécurité, stabilité et conditions de la réforme économique et de développement», tel est le thème du colloque organisé aujourd’hui par l’Association des anciens officiers de l’Armée nationale avec le soutien de la Fondation Hanns Seidel, et ce, en présence de Mahmoud Mzoughi, président de l’association, Amiral Kamel Akrout, Conseiller du Président de la République, Adel Kaaniche, président de l’amicale des anciens parlementaires et Brahim Hajji, expert en politique des marchés financiers, de gestion des réserves, financement et relations internationales…
A cette occasion, M. Mzoughi nous a précisé que l’association des anciens officiers de l’Armée nationale a été créée en 2011, avec pour objectif de livrer des propositions et des recommandations dans différents domaines, notamment en ce qui concerne la sécurité nationale. Dans ce sens, plusieurs activités et événements portant sur la lutte contre le terrorisme pour garantir la sécurité et la stabilité du pays ont été organisées.
Et vu que la sécurité nationale est tributaire, selon ses dires, de la stabilité économique et politique, la rencontre d’aujourd’hui a mis l’accent sur la nouvelle stratégie de sortie de la crise économique ainsi que la réconciliation économique qui est au service de la stabilité et du développement.
A cet égard, Brahim Hajji a annoncé, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que la relation entre la sécurité et la stabilité est fondamentale dans la relance économique.
Diagnostiquant la situation économique depuis la révolution de 2011, l’expert a affirmé que l’économie tunisienne a connu une dégradation totale au niveau des indicateurs et des équilibres macroéconomiques. Au plan des finances publiques, le déficit qui a été d’environ 3%, a augmenté jusqu’à 5,7%, soit une tarification des revenus de l’Etat face à l’explosion des dépenses.
En outre, le déficit commercial a doublé, passant de 6000 millions de dinars à plus de 12 000 millions de dinars. Le déficit courant a été également d’environ 4% contre 8% courant ces dernières années, ce qui a nécessité le recours à l’emprunt extérieur. D’où l’explosion de l’endettement extérieur, passant de -40% à plus de 53%. Egalement, la croissance économique a été très faible au cours des six dernières années, soit une moyenne de 1,2%.
S’ajoutent à cela la sécurité et la stabilité politique et sociale qui n’ont pas contribué au maintien de la croissance. D’ailleurs, tous les secteurs clés et fondamentaux ont été touchés : le tourisme en tant premier secteur pourvoyeur de devises a été touché suite aux actes terroristes. Les phosphates en tant que secteur performant générant des revenus en devises ont été également secoués et le secteur du pétrole a été aussi touché…
Pour sortir de cette situation, notre interlocuteur a indiqué qu’il est absolument nécessaire que le pays retrouve sa stabilité politique et sociale et surtout la confiance entre les différents acteurs économiques et un environnement propice au retour de l’investissement.
Dans ce sens, l’Etat a un rôle important à jouer mais le rôle du secteur privé demeure prépondérant au niveau de l’emploi, l’exportation, la croissance et la production. Ce qui exige d’améliorer le climat des affaires et de rompre définitivement avec l’ancien régime et d’opter pour la réconciliation économique.
Pour finir, M. Hajji a fait savoir que malgré les défis et les problèmes posés, la Tunisie a toujours la capacité de retrouver les chantiers de croissance. Avec des indicateurs clés et un climat des affaires propices, l’administration peut, de son côté, retrouver son rythme de croissance et sa capacité de production et d’activités et les opérateurs retrouvent, quant à eux, la confiance pour investir et créer de l’emploi et de la richesse.