« Emploi, liberté et dignité », tel était le slogan de la révolution tunisienne du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011. Que reste-t-il de ce slogan ?
Tous les gouvernements qui se sont succédé après 2011 ont eu du mal à créer de la richesse et l’économie tunisienne a fortement subi les dégâts de l’économie souterraine et la montée de la corruption, du clientélisme et des malhonnêtes et corrompus qui ont acquis plus de poids.
Six ans après, la croissance de l’économie tunisienne n’a pas dépassé une moyenne de 1% alors que le pays a besoin d’une croissance annuelle de 7%.
En raison de la récession prolongée, le déficit de la balance commerciale a atteint des niveaux historiques en 2016. La dépréciation du dinar tunisien a atteint des records historiques. Selon les dernières analyses, ce déficit exerce une forte pression sur le dinar, les réserves des changes et la balance des paiements.
La création de postes d’emploi est tributaire de la croissance et de l’augmentation des investissements et des exportations. Dans l’absence d’une véritable politique industrielle, ces moteurs de la croissance sont toujours en panne et peinent à décoller. Les principaux secteurs comme le textile et le tourisme sont en net recul et plusieurs entreprises ont carrément disparu !
Pas de liberté sans dignité et pas de dignité sans emploi. Désespérés, les jeunes crient encore au chômage et sont ceux qui ont profité le moins de leur révolution. Année après année, rien n’a été à la hauteur des attentes des jeunes Tunisiens qui ont déjà perdu confiance en la classe politique.
Certains continuent à considérer que les jeunes sont paresseux or le plus souvent ce constat est faux. Les jeunes d’aujourd’hui sont face à une dure épreuve. Non seulement ils sont victimes du chômage, mais certains d’entre eux sont la proie du terrorisme, de la violence, de la drogue, de l’alcool dans lesquels ils croient se reconnaître d’où l’urgence de leur offrir une seconde chance et investir dans la jeunesse, meilleure chemin vers la croissance.
Faire des promesses ne suffit pas si on permet aux procédures administratives de briser les rêves de certains jeunes qui ont choisi de se prendre en main et de s’en sortir par leurs propres efforts. Car en fait qu’ont-elles apporté les mesures adoptées au profit des jeunes ? Pas grand-chose. Se contenter d’adopter des lois et de nouveaux codes sans apporter un vrai soutien financier et moral n’est pas suffisant et n’améliore en rien la situation des jeunes qui payent aujourd’hui cher les surenchères politiques.