Cela fait depuis quelques jours qu’on parle d’un remaniement ministériel restreint. Certains prétendent que le ministère de l’Industrie et du Commerce sera scindé en deux ministères. Mais le moins qu’on puisse dire est que l’ambiance est plus que jamais tendue. Entre les mouvements sociaux qui prennent de l’ampleur un peu partout dans les régions, que ce soit à Tataouine, au Kef, à Jendouba, à Kasserine ainsi que la dépréciation du dinar, la situation sur le plan social et économique est chaotique.
Qu’en pensent les partis politiques de la coalition ou de l’opposition? Sont-ils d’accord avec cette nouvelle redistribution des cartes? Les avis sont mitigés entre ceux qui sont favorables à la restructuration du gouvernement, tandis que d’autres estiment que ce serait une erreur, mais il est clair que le mot de la fin passe par l’Assemblée des représentants du peuple.
Hela Omrane, députée du parti Nidaa Tounes, a confié: « Rien n’est encore confirmé pour l’instant, mais ce n’est qu’une question de quelques jours. Il vaut mieux qu’on en passe par là. Prenons l’exemple du ministre des Finances qui a créé la panique. Or pour être à la tête d’un ministère des finances, il faut avoir une forte personnalité et savoir prendre les rênes quand il le faut. Idem pour le ministre de l’Education qui n’a fait qu’envenimer la situation ».
De son côté, Sahbi Ben Fraj, député du parti machrou3 Tounes, ne voit pas l’intérêt d’un tel remaniement si au final rien ne change. Il souligne: « Un remaniement qui vient dès les premiers mois du vote de confiance serait un mauvais signal. Je pense que le changement s’impose mais de fond et comble. Si c’est une émanation des partis au pouvoir, cela ne donnera rien. On doit choisir entre une instabilité économique ou politique, il va falloir trancher. Nous sommes dans une instabilité économique, le dinar a chuté de 20% combien de temps devons-nous supporter une telle situation ? Or faire un changement en profondeur maintenant pourrait donner un signal fort pour aller dans le bon sens », indique-t-il.
De ce fait, M. Ben Fraj conclut: « Aujourd’hui les ministres actuels sont incapables de proposer des solutions tangibles et convaincantes ou de gérer cette situation, il vaut mieux avoir une instabilité politique que d’avoir une instabilité sociale et économique »
Les signaux d’un changement ministériel tant attendu depuis plus d’une semaine se multiplient, alors que les partis au pouvoir font des pieds et des mains pour trouver un compromis qui arrange leurs propres intérêts. Attendons voir!