Mme Lamia Zribi, ministre des Finances, a invité des représentants des médias pour clarifier ses déclarations accordées le 18 avril à une radio privée sur la situation économique.
La ministre des Finances a affirmé que ses propos ont été complètement déformés. «Je n’ai jamais déclaré que la valeur du dinar tunisien pourrait glisser à trois dinars contre l’euro. Je n’ai même pas prononcé le mot dévaluation. Actuellement, il n’y a aucune raison pour que le dinar glisse à ce niveau. Il y a de bons signaux d’une relance économique», a-t-elle dit.
Pour montrer que ses déclarations n’ont pas eu un effet immédiat sur le marché de change et sur la valeur du dinar tunisien, la ministre a distribué aux journalistes une courbe qui montre qu’entre la date de l’interview (le 18 avril) et le 20 avril, la valeur du dinar est stable (1 euro = 2.4 dinars). Sur une deuxième partie de la courbe (du 21 au 24 avril), la valeur dinar a brutalement baissé (1 euro = 2.7 dinars). Cette période correspond, selon la ministre, à une campagne de dénigrement dont elle a été la cible. «Pourquoi mes propos n’ont-ils pas provoqué de panique durant le deux premiers jours?», s’interroge la ministre.
Et d’ajouter que la valeur du dinar est fixée par le marché interbancaire et par l’offre et la demande. «La baisse de la valeur du dinar est essentiellement due à l’aggravation du déficit commercial qui a atteint des records historiques», ajoute la ministre.
Mme Zribi a, par la même occasion, affirmé que la réforme fiscale, celle de la douane et sa modernisation, et la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, ont commencé à donner leur fruit. «D’autres réformes sont en cours. Cette campagne de dénigrement à l’encontre du ministère, ses cadres et contre le gouvernement n’arrêtera pas le processus de réformes», affirme la ministre.
En réponse à une question de l’Economiste Maghrébin liée au déficit de la balance commerciale et sa relation avec la baisse de la valeur du dinar, la ministre des Finances a fait savoir qu’il faut rationaliser davantage les importations et augmenter les exportations tunisiennes, une des principales sources de réserves en devises.