La commission d’enquête sur les réseaux responsables de l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de tension commence à donner des résultats.
La présidente de la commission d’enquête sur les réseaux responsables de l’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de tension à l’ARP, Leïla Chettaoui, a dressé un état des lieux de ces réseaux, lors de la séance d’audition du ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub. Ce qui a permis de lever le voile sur plusieurs instruments d’enquête.
Mme Chettaoui a déclaré sur les ondes radiophoniques que le nombre des jeunes envoyés dans les zones de tension a commencé à prendre de l’ampleur au troisième semestre de 2012, à travers divers canaux : la frontière entre la Tunisie et la Libye, puis de la Libye jusqu’en Turquie puis vers la Syrie. Ainsi qu’ à travers les aéroports de Tunis-Carthage et de Sfax.
Citant l’exemple du terroriste Noureddine Chouchene qui était porteur de trois passeports, Mme Chettaoui a déclaré que la commission d’enquête a découvert que l’un des trois passeports lui avait été procuré par le consulat tunisien en Italie. Tout comme elle a déclaré que l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) « pourrait apporter sa contribution à l’enquête puisqu’il a à sa disposition d’importantes informations sur les coordonnées de ces terroristes et leurs destinations ».
En définitive, 3000 Tunisiens se trouveraient dans les zones de combat, dont 60% en Syrie, 30% en Libye et les autres éparpillés en Irak. Tout comme elle a ajouté qu’en 2013, 100 réseaux ont été démantelés, 180 en 2015 et 340 en 2016.
Evoquant les activités frauduleuses de deux associations tunisiennes, à Bizerte et Ben Guerdane, qui seraient impliquées dans le départ de jeunes tunisiens, une enquête a été ouverte, a-t-elle conclu.
Rappelons également, d’après le groupe américain « SOUFAN GROUP » qui fournit des services stratégiques de renseignement et de sécurité aux gouvernements et aux organisations multinationales, que le nombre de combattants étrangers au sein de l’organisation terroriste « Daech-Etat Islamique » évoluant entre la Syrie et l’Irak s’élèverait à près de 20 mille, en tête desquels il y aurait 5000 Tunisiens suivis de 2275 Saoudiens,1200 Marocains et 200 Algériens… Le reste appartenant à différents pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Selon la même étude, 5000 autres Tunisiens auraient été empêchés entre temps de rejoindre les zones de combat.