Après plus de deux ans de tractations, de discussions, de débats, voilà que la loi 52 dans sa version amendée voit le jour aujourd’hui à l’ARP. En totalité, le projet de loi a recueilli 133 voix pour, cinq abstentions et deux voix contre.
Outre la dimension de la réforme de la loi 52 qui a été votée par les députés de l’ère Ben Ali, le 18 mai 1992, 25 ans plus tard, les députés ont amendé les articles les plus répressifs.
Dans une déclaration à l’Economiste maghrébin, l’avocat Ghazi Mrabet a déclaré : « L’amendement adopté cet après-midi permettra aux juges d’apprécier au cas par cas, dans les affaires de consommation de stupéfiants, c’est-à-dire de ne plus être contraints de condamner à de la prison ferme les consommateurs, mais de pouvoir les condamner à de la prison avec sursis ou à une amende. »
Et de poursuivre : « C’est une première victoire qui permettra de sauver des milliers de Tunisiens en leur évitant la case prison. Cependant cet amendement ne règle pas tous les problèmes liés à la drogue. C’est pour cette raison que les députés doivent revenir le plus tôt possible à la discussion du projet 79/2015 qui a une vision globale des problèmes, puisqu’il est axé sur la prévention et les soins. » Il ajoute : « La société civile a fini par gagner cette première bataille. Le combat continuera… »
Par ailleurs, le nombre des cas a été l’un des sujets de débat à l’ARP. Pour Lilia Younes Ksibi, députée d’Afek Tounes, 120.000 jeunes tunisiens ont été emprisonnés depuis les années 90, ce qui représente la somme de 30DT par jour et par prisonnier déboursée par l’Etat. On obtient le total de 1500 milliards de dinars. Selon Mme Ksibi, cette somme aurait pu être versée pour des projets prometteurs et non pas pour détruire la jeunesse.