Alors que le pacte de la stratégie nationale de lutte contre la corruption a été, depuis plus de quatre mois, signé par les différents partenaires concernés par la lutte contre la corruption, les choses continuent de faire du sur place.
Pourtant le potentiel semblait généreux lord de la tenue du Congrès national de lutte contre la corruption, organisé par l’INLUCC les 8 et 9 décembre 2016 et qui a abrité l’accord des parties respectives à conjuguer leurs efforts pour l’atteinte des objectifs opérationnels en la matière.
Ainsi, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, le Chef du gouvernement d’union nationale, Youssef Chahed, le président du SNJT, Neji Baghouri et le vice-président de l’Instance Provisoire de l’Ordre Judiciaire, Radhouane Werthi ont signé ledit pacte afin d’en concrétiser les promesses dans le cadre optimal de la bonne gouvernance voulue par tous.
L’esprit de coopération qui a guidé la conclusion de cet accord s’est concrétisé dans des objectifs précis permettant, rappelons-le, la transparence, l’accès à l’information concernant l’organisation du secteur public et la gestion de ses ressources et de ses dépenses. De même, la volonté a été exprimée de conjuguer les efforts afin de renforcer la stratégie de lutte contre l’impunité et toutes les formes de manœuvre s’y rapportant.
L’objectif central étant de garantir l’égalité de tous devant la loi par le biais, entre autres, de mesures visant l’accès sans accrocs aux services administratifs pour tous et l’implication dans ce cadre du rôle de la société civile, des médias et du secteur privé.
Malgré les bonnes intentions et la volonté collective exprimée, les choses semblent se limiter à ces intentions de départ et, qui plus est, se complaire dans ce statu quo. Les mesures prises depuis la signature du pacte n’ont pu s’élever à la mesure des attentes. A peine de quoi donner l’impression d’une prise en charge profonde du sujet est engagée. Or, rien de vraiment efficace ne transparaît et les quelques décisions prises ne sont pas arrivées à changer un tant soit peu la donne et l’on demeure en attente d’un changement qui se fait de plus en plus désirer.
La corruption, ses procédés, ses hommes et sa mainmise ont la peau dure. Ils savent composer avec la réalité et même, en cas de vent défavorable- comme cela semble être le cas ces derniers temps- ils s’arrangent pour résister et, plus grave encore, à tirer leur épingle du jeu. La corruption, à la manière de l’évidence bactériologique, s’arrange pour adapter la position de sporulation quand elle se sait menacée, ce qui lui permet de survivre et de lutter. Elle se réveille plus forte et davantage virulente quand le milieu ambiant lui devient favorable. Ce n’est pas un programme d’intentions qui peut la menacer et entraver ses méfaits.
Au contraire, cela l’encourage à aller de l’avant. A moins que des mesures de lutte radicales ne viennent contrarier sa progression. Le pacte signé avait donné l’impression de s’inscrire dans ce cadre. Il est toutefois resté coincé à ce niveau. C’est du moins l’impression qu’il donne depuis décembre de l’année écoulée.