Tous les intervenants ont été unanimes sur la nécessité de mettre en place un plan stratégique concernant l’introduction du digital dans le tourisme tunisien, et ce, afin de l’évoluer. Lors d’une journée dédiée aux technologies du tourisme et intitulée « TOTEC MEA (Tourism, Technology Conference pour la zone Afrique et Moyen-Orient) ».
Ainsi le digital a sa propre valeur ajoutée pour le tourisme tunisien et permet de véhiculer une bonne image de marque pour le pays. D’ailleurs si l’événement a été organisé c’est pour sensibiliser les hôteliers et les agences de voyages à l’importance du digital. La digitalisation a sa valeur ajoutée pour le secteur touristique et ainsi les réseaux sociaux. Mohamed Ali Loumi, directeur général d’Access to Business a recommandé, lors de son intervention, le recours à des Community Manager compétents pour mieux valoriser les spécificités des villes. D’après lui, chaque municipalité doit avoir un Community Manager capable de véhiculer son image sur les réseau sociaux. Dans la même perspective, il a recommandé une meilleure exploitation des feedback des touristes et de leurs vidéos partagées dans les endroits où ils séjournent en vacances. »
Pourquoi ne pas en faire un système de motivation des personnes qui postent les meilleures vidéos des vacances ? s’interroge-t-il. Une personne en voyage poste plus de vidéos qu’un internaute ordinaire, souligne-t-il, avant de rappeler que 6 millions de Tunisiens sont inscrits sur Facebook. L’expérience client et le e-réputation sont les axes sur lesquels le domaine touristique doit travailler d’après lui.
Dans le même sillage, Taoufik Jelassi, ancien ministres des Télécommunication et professeur en Management, a fait savoir que comme d’autres domaines, le tourisme peut profiter des avantages offerts par le digital et de préciser que la transformation digitale est une chose et la numérisation en est une autre. Afin d’illustrer ses propos, l’ancien ministre a rappelé que grâce à la mise en place d’un plan digital, le tour-opérateur Airbnb en ligne a pu concurrencer le tour-opérateur Accor qui possède 39000 hôtels dans 92 pays et qui emploie 190 personnes. Commentant cette action, il a fait savoir qu’ Airbnb est l’enfant du digital. S’ajoute à cela qu’aucune industrie n’échappera à la digitalisation. A la fin de l’intervention, il a indiqué la mise en place d’une stratégie digitale.
Le tourisme spatial était au menu, un ingénieur en chef tunisien exerçant à la Nasa a plaidé pour la vulgarisation des vols paraboliques en Tunisie « on peut même utiliser un vieil avion pour faire découvrir aux gens cet univers », tout en précisant que l’idée est faisable en Tunisie. Par ailleurs, il a rappelé que le tourisme spatial n’est pas sans risque. « Les problèmes auxquels j’ai assisté à la Nasa m’ont permis d’ éviter les risques », dit-il.
La représentante d’Orange Tunisie est revenue sur la contribution de l’opérateur dans le domaine du tourisme culturel par deux applications Androïdd. Il s’agit de Tunisie Passion, application de guidage touristique et d’informations culturelles sur la Tunisie traduites en sept langues. La deuxième application n’est autre qu’Artisan d’or qui regroupe 500 artisans et 1358 produits dont 54% existent dans les régions et les autres sur le Grand Tunis.
D’après Tarak Lassadi, directeur général de Travel todo, la crise touristique n’est pas due aux attentats et au terrorisme. La situation actuelle nécessite de nouvelles approches à un moment où on parle de l’hôtel de demain, de la chambre connectée et de la réservation en ligne. « Aujourd’hui, la gestion de l’hôtel a bel et bien changé au point qu’ il y a même des robots qui assurent le service dans d’autres pays comme les États-Unis et à Singapour nous devons travailler le digital ce n’est plus un choix, c’est une obligation de maîtriser l’outil digital aujourd’hui », indique-t-il.
Pour Mohamed Ali Toumi, l’introduction du digital dans le secteur touristique en Tunisie demeure timide. Cependant, la FTAV n’épargne aucun effort pour sensibiliser ses adhérents à son importance.