Entre liberté d’expression et devoir de travailler librement : les journalistes exercent-ils leur plein droit dans leurs fonctions six ans après la révolution? Les médias qu’ils soient des institutions publics ou privés, se battent-ils pour améliorer les conditions des journalistes ?
Les conditions de travail des journalistes laissent souvent à désirer, l’a révélé Néji Beghouri, président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Il confie, lors d’une conférence de presse tenue au siège du SNJT: « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation extrêmement critique. Le gouvernement ainsi que le ministère de l’Intérieur veulent affaiblir la liberté de la presse ». Et de poursuivre: « Tout comme il y a des velléités de la part de certains hommes d’affaires d’amadouer les journalistes ».
Le président du SNJT tire la sonnette d’alarme, en annonçant que le nombre des journalistes renvoyés sans raison a augmenté, en passant de 160 l’année dernière à 180 journalistes en 2017 et 480 journalistes n’ont pas touché leurs salaires.
En d’autres termes, « la liberté de la presse est en recul », précise-t-il. Les exemples ne manquent de journalistes en situation de précarité. Entre la précarisation du métier, l’absence de couverture sociale, aucun contrat et l’insécurité lors de la couverture des événements parfois violents…Ce sont des problèmes parmi d’autres surtout l’absence d’un contrat écrit, parce que le journaliste ignore s’il travaille dans un cadre légal ou non.
Parlons-en de la liberté d’expression, où en sommes-nous aujourd’hui ?
En 2016, la Tunisie était classée 96e, en 2012, 133e et 164e en 2010 ! Elle a reculé d’un point en une année, d’après le rapport de RSF, ce recul montre des signes inquiétants. L’organisation explique que malgré la transition démocratique qui a permis à la Tunisie de sortir plutôt par le haut de son printemps arabe, « les journalistes tunisiens continuent de subir de multiples pressions », a-t-elle indiqué.
L’organisation RSF précise également: » En 2016, les interrogatoires de journalistes par des brigades antiterroristes, les poursuites engagées par des tribunaux militaires à l’encontre de trois professionnels des médias et les promesses non tenues sur le sort réservé aux deux journalistes tunisiens disparus en Libye en 2015, Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari, sont autant de sources d’inquiétude quant à l’évolution de la liberté de la presse dans le pays ».