Dans un communiqué Khaled Fakhfakh, président de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH), se dit fort surpris par les déclarations du Gouverneur de la Banque Centrale devant les élus du peuple mardi 16 mai, d’autant plus que la BCT est partenaire de la FTH dans la recherche de solutions au secteur.
La FTH a estimé nécessaire d’apporter les précisions suivantes :
- L’hôtellerie n’est nullement concernée par la hausse des entrées aux frontières, elle n’est concernée que par la hausse du nombre de nuitées passées dans les hôtels. Entre le 1er janvier et le 20 avril 2017, il y a eu une évolution de 31% par rapport à l’an passé, soit 714.000 nuitées. Seuls 36% (260.000 nuitées) de cette évolution concerne les nuitées européennes, le reste est réparti entre nuitées maghrébines, tunisiens résidents à l’étranger et marché intérieur. Il se trouve malheureusement que la clientèle maghrébine et les Tunisiens résidents à l’étranger paient leurs factures en dinar, ce qui signifie qu’ils font leur change ailleurs et ne recourent pas aux bureaux de change disponibles au sein des hôtels.
- Les nuitées européennes ont augmenté de 39% mais les recettes, elles, n’ont augmenté que de 4,4%, la reprise étant principalement « dopée » par des prix d’appel, au vu du contexte de crise sans précédent que traverse le secteur. S’y ajoute l’importante dépréciation du dinar et le fait que les hôtels se trouvent acculés à signer leurs contrats en dinar, il devient évident pour tous que les revenus en monnaie étrangère de l’hôtellerie n’ont que peu évolué.
- Les paiements des tour-opérateurs sont à 90 jours. L’impact de la croissance du marché européen ne pourra donc être ressenti qu’au cours des prochains mois.
La FTH a appelé « à plus de responsabilité dans les déclarations prononcées devant les représentants du peuple » et a « réitéré sa demande auprès de la Banque Centrale pour s’assurer que les hôtels signent leurs contrats avec les tour-opérateurs en monnaie étrangère convertible, comme c’est le cas dans plusieurs pays concurrents, à l’exemple de l’Egypte ou de la Turquie ».
« Cette mesure renforcerait les positions de l’hôtellerie tunisienne lors des négociations avec les tour- opérateurs », précise la FTH.