Pour les journalistes c’était sans doute le grand moment médiatique. C’est tard dans la soirée que les résultats des élections du nouveau bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens ont été proclamés, à l’issue du 4ème congrès du Syndicat national des journalistes tunisiens. Quelles sont les attentes des journalistes du congrès? Que veulent-ils voir aboutir?
Chaker Besbes, journaliste et présentateur de l’émission studio Shems, à Shems fm, a fait savoir que ce congrès ne ressemble pas aux autres. Il précise dans ce contexte: « La proportion de nouveaux candidats jeunes a augmenté. Or aujourd’hui, il va falloir se pencher sur les grands défis du travail syndical, un fort potentiel à une liberté de la presse à sauvegarder ».
Et de poursuivre: « Aujourd’hui, une nouvelle génération de jeunes journalistes commence à émerger et qui essaie de se hisser aux premiers rangs, ce qui est tout de même un point positif. Par contre ce qui manque le plus, c’est une vision ; quelle vision voulons-nous projeter ? Il ne suffit pas de se contenter d’avoir une stratégie à court terme, mais plutôt sur le long terme, 20 et 30 ans plus tard ».
Et d’ajouter: » De ce fait, nous devons réfléchir ensemble comment améliorer la qualité du travail, comment valoriser ce secteur, pourquoi ne pas créer une société de rédacteurs où les journalistes seront leur propre chefs ou des actionnaires. C’est à travers ce type d’action que nous pourrons être indépendants. Je pense qu’en restant unis, ensemble nous y arriverons et je reste optimiste que la liberté de la presse aura la place qu’elle mérite dans l’avenir de notre pays ».
D’autres font le constat qu’il faut régler la situation sociale et économique des journalistes. C’est l’avis de Rym Hasnaoui, journaliste à radio Express fm. Elle souligne: « Pour moi la priorité du nouveau bureau exécutif, c’est l’écoute des journalistes, en particulier leur situation sociale. Aujourd’hui, le rapport du syndicat a montré que plus de 50% des journalistes reçoivent un salaire de moins de 400 dinars, ce qui est tout de même aberrant pour un métier aussi noble ».
Quant à Hatem Krissan, journaliste à la Radio nationale, il met l’accent sur le renforcement de l’indépendance du métier. Il ajoute: « Nous voulons plus d’indépendance vis-à-vis du pouvoir mis en place, et que la situation salariale des journalistes soit régularisée ».
Maha Sayadi Balti, correspondante à la radio Nejma fm, abonde dans le même sens pour déplorer la précarité dans laquelle se débat le journaliste : « J’espère que le nouveau bureau exécutif apportera un appui fort aux journalistes, surtout ceux qui ne reçoivent pas leurs salaires ou travaillent sans contrat ».
Une nouvelle page du SNJT s’ouvre. Entre liberté d’expression et la défense des droits des journalistes, les nouveaux membres se battront-ils pour améliorer les conditions des journalistes ? Tels sont les objectifs auxquels ils ont adhéré lors de leur candidature.
Rappelons que Néji Bghouri a été réélu de nouveau président du SNJT pour son 2 ème mandat ( 383 voix) suivi de Zied Dabbar (356 voix), Khmaies Arfaoui (332 voix), Faouzia Ghiloufi (306 voix), Mehdi Jlassi (283 voix), Mohamed Youssfi (270 voix), Soukeina Abdelsamad (252 voix), Saoussen Chahed (244 voix ), Mohamed Bachir Chakakou (241 voix).