Sous l’égide du Chef du gouvernement, le ministère de l’Industrie et du commerce, à travers l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), organise les 23 et 24 mai 2017 à Tunis, la première édition du salon «Smart Industrie». La première journée a été présidée par Samir Bechouel, DG de l’APII, Zied Laadhari, ministre de l’Industrie et du commerce, Anouar Maarouf, ministre de des Technologies de la communication et de l’économie numérique et Ouided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, et ce, en présence des experts nationaux et internationaux.
Dans un contexte économique de plus en plus ouvert et en profonde mutation, les entreprises doivent engager un processus de développement et d’innovation qui intègre les nouvelles technologies et méthodes de production. Le monde de l’industrie évolue constamment et les méthodes de production deviennent de plus en plus intelligentes et virtuelles.
La transformation numérique des entreprises, quelle que soit leur taille, s’impose pour la compétitivité de la Tunisie et la modernisation de notre tissu industriel (automatisation et numérisation des chaînes de production, robotisation, production distribuée et usine connectée, gestion de big data…).
L’industrie 4.0 (Smart Industries) qui symbolise l’entrée massive du numérique dans la fabrication présente ainsi une voie pour maintenir et renforcer la compétitivité industrielle et faire face à la concurrence internationale.
Pour la Tunisie, l’enjeu est double. Il s’agit, d’une part, de rattraper le retard d’industrialisation et d’autre part, de faire de ces technologies une source d’innovation et de compétitivité à l’avenir.
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’organisation du Smart Industries. Cet évènement résolument tourné vers l’industrie intelligente et les technologies numériques, se veut un lieu de rencontres et d’échanges pour engager une réflexion sur le positionnement de la Tunisie dans cette nouvelle génération , industrie 4.0, en tenant compte des ressources technologiques, financières et humaines du pays.
La Tunisie face à quatre défis majeurs
A la séance d’ouverture du salon, Zied Laadhari a affirmé que la Tunisie vit une mutation profonde, de telle sorte que certainement l’industrie actuelle est complètement différente de l’industrie d’avenir, l’industrie intelligente.
A cet égard, la Tunisie devra faire face à des défis importants sur tous les niveaux d’où il devient important, aujourd’hui, de s’interroger: est-ce que nous sommes prêts aujourd’hui pour vivre cette transition numérique qui va bouleverser le monde de l’industrie et de l’économie tunisienne?
En réponse, M. Laadhari a fait savoir que la quatrième révolution industrielle pose beaucoup de risques pour l’industrie tunisienne mais ces risques pourraient se transformer en opportunités.
Pour se faire, la Tunisie doit affronter 4 défis majeurs. Il s’agit en premier lieu de miser sur l’éducation, la formation et les compétences. Vu que les métiers de demain sont des métiers inconnus et une bonne partie des métiers d’aujourd’hui vont disparaître, la Tunisie se doit de s’adapter à un tel changement.
Cette adaptation se fera à travers le premier défi à relever, celui de la refonte structurelle approfondie de notre système d’éducation et de formation avec urgence extrême (Capacité de s’adapter, d’apprendre, d’être capable d’apprendre les soft skills, de chercher l’information, d’autonomiser les jeunes et les moins jeunes…).
Le deuxième défi consiste dans la connexion entre le monde de la recherche et de l’innovation et le monde de l’industrie. La capacité de notre industrie à pouvoir affronter ces changements de demain est fondamentalement tributaire de sa capacité à intégrer la dimension recherche et à intégrer les chercheurs et à travailler ensemble d’une manière très étroite, notamment en optant pour des modèles de PPP.
Le troisième défi est celui de l’infrastructure technologique qui doit faire en sorte que l’industrie future puisse bénéficier d’une infrastructure sécurisée, de qualité et démocratisée avec le niveau de connectivité.
Pour le quatrième défi, il importe de préparer le cadre juridique et institutionnel, les pouvoirs publics et les structures publiques qui vont accompagner ce changement au niveau du secteur privé.
Pour conclure, le ministre a précisé que cette transition vers l’industrie intelligente sera très coûteuse. Ce qui nécessite un vrai accompagnement au niveau du financement mais également à celui de l’appui d’une manière générale à ces structures, parce que le secteur privé ne pourra pas faire face à lui seul à cet énorme changement.
A noter que le salon Smart Industrie comporte 3 composantes, à savoir l’espace exposition (présentation des solutions techniques et des services dédiés à l’industrie 4.0, démonstrations autour de l’industrie 4.0), espace d’échange (conférences et débats) et l’espace challenge FAB LAB.
Ce dernier est une compétition de fabrication numérique sur un espace équipé de chaînes de prototypage rapide. Des équipes d’étudiants vont concourir, durant ces deux journées, pour apporter une solution à une problématique industrielle. 3 lauréats seront honorés lors de la cérémonie de clôture du salon. Les prix seront de 3000 DT, 5000DT et 7000DT.