« L’Etat n’a plus de choix : si le sit-in de Kamour ( gouvernorat de Tataouine) se poursuit nous serons dans l’obligation de revoir les prix à la hausse » affirme Imed Hammami, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, sur un ton ferme, en marge d’une séance de travail relative à l’exécution des revendications.
Poursuivant sa déclaration, il a fait savoir que l’opinion publique et les sit-inneurs doivent être au courant d’un certain nombre d’informations : il n’est pas exclu que certaines compagnies pétrolières déposent une plainte contre l’Etat tunisien suite aux entraves de leurs activités. D’après lui, les pénalités ont atteint, en date du 15 mai dernier, 400MDT. «Il est possible que l’Etat tunisien se trouve obligé de payer des pénalités.»
Par ailleurs, il a estimé que suite à cette situation, l’importation des hydrocarbures va augmenter. Dans le même contexte, il a indiqué qu’un certain nombre de compagnies pétrolières menacent de quitter la Tunisie.
Le ministre a également affirmé que «des personnes » espèrent que le sit-in se poursuive à l’infini, ce qui favorisera la tension sociale, la contrebande… Le ministre a indiqué par ailleurs que le gouvernement d’union nationale œuvre pour un meilleur développement régional, tout en respectant le principe de la discrimination positive.
Le pouvoir d’achat, le taux de croissance et autres indicateurs sont sur une courbe croissante, avance le ministre. Sur un autre volet, il a indiqué que les 64 points de l’accord entre le gouvernement et les sit-inneurs vont être réalisés par étapes.
De son côté, Moncef Matoussi, PDG de l’ETAP, a affirmé que l’arrêt de la production causé par le sit-in engendre des pertes quotidiennes pour l’Etat de l’ordre de 2.8MDT, alors que les entreprises pétrolières fournissent 40% des besoins de la Tunisie en pétrole et 20% de ses besoins en gaz.
Le secteur des hydrocarbures fait face à des campagnes de dénigrement dont la plus célèbre a commencé en 2015 WinouElPétrole. Plusieurs personnes ont revendiqué la transparence et la publication des contrats pétroliers. Si certains ont considéré qu’il s’agit d’une campagne spontanée dont l’objectif est d’ouvrir le dossier des hydrocarbures en Tunisie, d’autres estiment que ce sont des campagnes pour semer le doute concernant les chiffres publiés par le ministère.
Cependant, la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Cheikhrouhou a tenu une conférence de presse au mois de mai pour exposer les chiffres officiels sur le sujet et pour dissiper le doute.
Le nombre de permis d’exploitation a considérablement chuté entre 2010 et 2016 : 52 permis ont été octroyés en 2010 contre 26 en 2016, d’où la baisse de la production. Le ministère a accordé 25 permis qui se répartissent comme suit : un permis d’exploration, 24 permis de recherche.
En ce qui concerne la production jusqu’à fin avril 2017, la production de pétrole était de l’ordre de 44 mille barils par jour après avoir atteint 67 mille barils par jour en 2011. Les chiffres montrent que la production de pétrole provenant de Tataouine assure 41% des besoins nationaux, le golfe de Sfax/Djerba/Zarzis 36% , Nabeul et Hammamet (6%), Sfax/Mahdia 10%.
Par contre, pour la production de gaz, Gabès et Sfax fournissent 68% de la production nationale, Nabeul et Hammamet 6%, Tataouine 19% et Kébili 7%. D’ailleurs, le ministère a prévu un portail dans lequel la plupart des contrats pétroliers ont été mis en ligne au profit de la société civile et des médias concernés.
Par ailleurs, deux sites de production ont connu des émeutes et des sit-in. Le premier est celui de Petrofac à l’ile de Kerkennah et le deuxième à El Kamour dans le gouvernorat de Tataouine. Une meilleure redistribution des richesses pétrolières et l’emploi sont les revendications majeures des sit-inneurs
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On se demande vraiment si on est en état d’urgence…