L’exclusion de certains dirigeants à Nidaa Tounes a-t-elle repris ? Voilà que Sabrine Gobantini vient d’être expulsée. Quelles sont les raisons de son éviction ?
Mourad Dellech, président de la commission juridique du parti Nidaa Tounes, a souligné que les prises de position de Sabrine Gobantini vont à l’encontre de l’unité des structures du parti. « Elle nous a accusés de n’avoir pas soutenu Youssef Chahed dans sa lutte contre la corruption, ce qui est faux, » a-t-il martelé.
Il a déclaré: « Nous avons publié un communiqué officiel de soutien au Chef du gouvernement. Tout comme nous l’avons soutenu officieusement. Or Nidaa Tounes est visé par une campagne de diffamation qui essaie de véhiculer une fausse image dans l’intention de détruire le parti ».
Il conclut: » D’ailleurs, nous savons également qu’il y a des pages Facebook qui traquent Nidaa Tounes. De ce fait, nous avons porté plainte contre les auteurs de ces diffamations qui risquent deux ans de prison. La question que je me pose est à qui profite le crime? S’il y a une bataille à gagner, c’est bien la guerre contre la corruption. Et pour y parvenir, il suffit d’activer les outils de lutte contre la corruption. »
Notons que le président de l’ARP vient de lancer un appel aux députés afin de compléter la procédure de déclaration de leurs biens à la Cour des comptes dans les meilleurs délais, conformément à l’article 11 de la Constitution qui stipule: « Il incombe à tous ceux qui assument les fonctions de Président de la République ou de Chef ou de membre du gouvernement ou qui siègent à l’Assemblée des représentants du peuple ou aux instances constitutionnelles indépendantes ou qui exercent toute autre haute fonction, de déclarer leurs biens tel que prévu par la loi ».
Sabrine Gobantini explique les raisons de son éviction
De son côté, Sabrine Gobantini a déclaré à leconomistemaghrébin.com : « Pour être plus précise, il n’y a pas eu uniquement un gel, mais une exclusion. C’est cela le message principal de la fameuse décision publiée par certains journaux ».
Elle précise : « Puisque j’étais menacée depuis des mois d’être virée suite à la déclaration que j’avais donnée en soutien au Chef du gouvernement, mais aussi à cause d’une prise de position exprimée depuis 2015 relative à l’existence de soupçons de collusion de certains responsables du parti avec Chafik Jarraya. »
Et de poursuivre: « Cependant, la goutte qui a fait déborder le vase c’est la critique que j’ai exprimée à l’encontre du parti sur sa position ambiguë quant au soutien à lutte contre la corruption lancée par le Chef du gouvernement et le Président de la République ».
Elle ajoute : « Cela a dérangé certains car dans les faits ils sont contre cette vague d’arrestations que seul Youssef Chahed a osé ordonner et à laquelle ses prédécesseurs depuis 2011 n’avaient jamais songé.
Elle renchérit : « D’ailleurs, le Président de la République, usant de ses prérogatives, a prorogé l’état d’urgence en parfaite coordination avec le Chef du gouvernement. En effet, les arrestations ont eu lieu sur la base de l’atteinte à la sûreté nationale. »
Mme Gobantini conclut: « Aujourd’hui, on ne peut pas parler d’un complot à l’encontre du parti Nidaa Tounes, on ne peut parler que du complot orchestré pour frapper l’Etat et pour le détruire. Et heureusement que les deux présidents ont été vigilants et que ces arrestations ont eu lieu au moment opportun. J’appelle tous les Tunisiens à soutenir tous ces efforts dans la guerre contre la corruption car il y va du salut de la Tunisie. »
« Nidaa Tounes » commence a ressembler de plus en plus à un parti stalinien, que dis-je avec le « fils à papa » qui rôde, de plus en plus au parti unique nord coréen…