Cela fait un an que Néjiba Hamrouni, ancienne présidente du SNJT ( 2011-2014) nous a quittés. De Néjiba Hamrouni tout le monde se souvient de son sourire radieux, de son franc parler, de sa détermination à défendre la liberté de la presse et les droits des journalistes. Elle avait le don de vous remonter le moral avec juste un petit mot ou une petite phrase. Une rencontre entre journalistes, proches et amis a eu lieu le 2 juin à Tunis pour lui rendre hommage .
Tous ceux qui ont rencontré Néjiba Hamrouni concluent qu’il s’agit d’une grande militante dévouée pour sa cause, à savoir une presse libre et le respect des droits des journalistes.
Une intégrité sans faille, confirment ses amis et ceux ou celles qui l’ont connue de près ou de loin. Ses anciens professeurs, comme Larbi Chouikha, nous raconte: » J’ai eu le plaisir de l’avoir comme étudiante à l’IPSI au sein du mouvement de lutte contre la répression sous Ben Ali. Tout comme je tiens à le dire qu’après le 14 janvier, si ce n’était la présence de Néjiba, son abnégation sa détermination on n’aurait pas pu réaliser autant d’acquis, notamment en activant le décret loi 115 et 116″.
Présente durant cet hommage, la militante Maya Jribi, elle aussi évoque des souvenirs. Beaucoup de choses interpellent chez Néjiba Hamrouni, notamment son franc-parler, sa droiture, sa simplicité dans les rapports avec l’autre, sa clarté et sa détermination. Elle nous confie: « Avec Néjiba Hamrouni, je sens qu’elle vit avec nous, elle n’est pas partie. Ses principes, ses valeurs sont toujours là. C’est une femme qui a beaucoup fait pour la liberté de la presse ».
Pour Maya Jribi, Néjiba Hamrouni représente un symbole de liberté d’expression et de liberté de la presse, « mais aussi plus que jamais un symbole de la femme tunisienne libre, indépendante et déterminée. Elle n’est pas partie parce qu’elle est forte, parce que ses principes ne mourront jamais », a-t-elle ajouté.
S’il y a une seule phrase qui résume la vie de la militante, c’est bien celle-ci : » Je respire la liberté ». Et ce n’est pas un hasard si elle a choisi cette phrase car militer pour la liberté d’expression, pour la liberté tout court était inscrit dans les gènes de Néjiba Hamrouni », a répondu Maya Jribi.
Ils sont plusieurs à lui rendre hommage, ses proches, sa soeur Rachida qui nous a confié: « Qu’elle repose en paix. Le combat mené par ma sœur doit continuer pour une presse libre et indépendante. Néjiba a milité dans une période critique, à une époque où il n’y avait pas Facebook. Aujourd’hui, les choses sont devenues plus faciles pour les autres ».
Son slogan à elle : « Non à l’échec. Si vous tombez un jour, relevez-vous et surtout avancez et ne regardez pas derrière vous. J’espère que les journalistes d’aujourd’hui suivront l’exemple de Néjiba », confie sa soeur, avec une pointe de nostalgie.
Lilia Rebaï, directrice du programme Tunisie Euromed Droits, se souvient de Néjiba Hamrouni et dit d’elle que c’était une lionne qui avait à l’époque fait face à la Troïka avec sa personnalité, sa persévérance, son amour pour le métier, son engagement, son implication et son engagement pour la cause féministe.
Elle conclut: « Une battante et une grande perte quand on voit certains journalistes se contenter de peu ou emprunter le chemin de la facilité. Elle représente une image alternative d’une presse engagée, d’une presse qui n’est pas monnayable, d’une presse libre comme on l’aime. Elle disait respirer la liberté et c’est la liberté qu’elle dégage ».