Doit-on s’en réjouir, s’en étonner, ou dire en pestant qu’il y a beaucoup mieux à faire ? La nouvelle carte d’identité nationale biométrique elle, ne s’est pas posée la question si elle devait être ou ne pas être : Elle arrive tout simplement en courant, et ce sera pour bientôt.
Désormais, plus de Madame X épouse foulen sur la version réaménagée et plus sophistiquée nous dit-on, en tout cas, infalsifiable, les faussaires sont avertis ; et cela ne coûtera pas très cher : 25 millions de dinars ni plus, ni moins.
Une bagatelle diront les plus optimistes ; une petite fortune diront les plus sceptiques qui ne voient pas l’utilité d’une telle mobilisation, et tout cela, au nom de la performance sécuritaire et de la nécessité de se mettre en conformité avec les normes internationales en vigueur.
Un souci de performance qu’on aurait bien aimé retrouver ailleurs où le besoin de compétitivité semble être la dernière chose à laquelle on pense. Une disparition programmée du nom de l’époux dont la mention restera à la discrétion de l’épouse.
Une victoire de la cause féminine ? On ne peut pas nier que le symbole est fort et le message on ne peut plus clair : Plus de mélange des genres…un pas supplémentaire sur le long chemin de l’émancipation totale et absolue. De là à dire que le patronyme du conjoint constituait un frein, il n’y a qu’un pas qui vient d’être allègrement franchi.
Une volonté d’affranchissement maintes fois exprimée ; ce sera chose faite pour les féministes les plus résolues. Tant pis pour les males dont l’égo déjà démesuré vient de prendre un sale coup, même si cela ne change pas grand-chose : Combien de fois dans la pratique, la mentalité a-t-elle accompagné le texte de loi ? Et puis, la prochaine étape, ne sera-t-elle pas de permettre à la femme de donner son nom de jeune fille à sa progéniture quitte à bouleverser les préétablis ? Sujet complexe et à hauts risques tant il est vrai que même dans les sociétés les plus avancées, le problème n’a pas été tranché.
Fort heureusement, nous n’en sommes pas encore là. Un petit pas qui en attend un autre sur la voie de la… parité comme diront les plus engagées.
En France, un Emmanuel Macron vient de démontrer que la parité hommes-femmes n’était pas qu’un simple slogan de campagne comme cela est le cas dans nos murs où on en est encore à penser que le ministère de la Femme devrait nécessairement revenir au « Deuxième sexe » comme si c’était une fatalité. Et encore une fois, il n’y a qu’à regarder ce qui vient de se passer dans l’Hexagone où le ministère de la Défense (Des Armées), est revenu à une femme.
Autre nouveauté biométrique, la non mention de la profession. Et c’est Ahlem Khorbachi directrice générale des études juridiques au ministère de l’Intérieur qui l’annonce : Exit les »Ouvrier journalier » et autres »Femme sans emploi »; ce qui devrait ravir les premiers concernés qui ont fait part de leur colère pour que tout le monde soit aligné, et tout cela, au nom d’une certaine idée de la concitoyenneté.
Je ne sais pas si on peut appeler cela du populisme, mais j’avoue que je n’arrive pas suivre. Comme quoi, alignez-vous, yarhamkoum Allah !