Dans son édition de juin 2017 sur les Perspectives pour l’économie mondiale, la Banque mondiale (BM) prévoit une augmentation de la croissance économique mondiale en 2017 pour atteindre 2,7 % dans un contexte d’amélioration des perspectives économiques.
Ainsi, la croissance des économies avancées s’accélérera pour s’établir à 1,9 % bien que celle de l’ensemble des pays émergents et en développement ait atteint 4,1 % contre 3,5 % en 2016.
A cet égard, Jim Yong Kim, président du Groupe de la BM, a affirmé qu’ «il est encourageant de constater que l’économie mondiale donne des signes de raffermissement. Les pays devraient saisir l’occasion de cette reprise fragile mais réelle, pour réformer les institutions et les marchés de manière à attirer l’investissement privé et soutenir la croissance sur le long terme. Ils doivent aussi continuer à investir dans les ressources humaines et renforcer leur résilience face aux défis qui se conjuguent les uns aux autres».
D’autre part, le rapport de la BM a mis l’accent sur les risques importants qui assombrissent les perspectives. La mise en œuvre de nouvelles pratiques restrictives en matière d’échanges internationaux pourrait faire avorter l’encourageant rebond du commerce mondial. L’incertitude persistante qui pèse sur les politiques publiques risque de saper la confiance et décourager l’investissement.
Dans un climat de volatilité exceptionnellement faible sur les places financières, une réévaluation soudaine par le marché des risques liés aux politiques ou du rythme de normalisation de la politique monétaire des pays avancés pourrait provoquer des turbulences financières.
A long terme, la faiblesse persistante de l’accroissement de la productivité et de l’investissement risque, également, de ternir les perspectives de croissance des pays émergents et en développement.
Le document de la BM fait état des inquiétudes suscitées par l’augmentation de l’endettement et des déficits des pays émergents et en développement. D’ailleurs, une hausse brutale des taux d’intérêt ou un durcissement des conditions d’emprunt pourraient avoir des conséquences préjudiciables.
«La nouvelle rassurante, c’est la reprise des échanges commerciaux, passant à 4% après être tombée l’année dernière à 2,5 %, son plus bas niveau depuis la crise financière. Mais le problème est que l’investissement reste faible. C’est pourquoi, nous modifions nos priorités de financement sous forme de prêts au profit de projets susceptibles de stimuler des investissements de suivi de la part du secteur privé», lit-on dans le rapport.
Perspectives Moyen-Orient et Afrique du Nord
Selon les projections de la BM, la croissance économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) enregistra une baisse pour se situer à 2,1 % en 2017.
Cette croissance devrait s’accélérer en 2018 pour atteindre 2,9 % dans l’hypothèse d’une atténuation des tensions géopolitiques et d’une hausse des cours pétroliers.
En Arabie Saoudite, la plus grande économie de la région, le taux de croissance devrait descendre à 0,6 %, et ce, sous l’effet de la diminution de la production pétrolière avant de rebondir pour s’élever à 2 % en 2018.
L’expansion économique de la République islamique d’Iran se tassera pour s’établir à 4 % avant de reprendre un peu de vitesse et enregistrer 4,1 % en 2018. Sachant que la quantité limitée de capacités de production pétrolière disponibles et les problèmes d’accès aux financements entravent la croissance de ce pays.
En Égypte, la BM prévoit un fléchissement de la croissance en 2017 avant de se renforcer de façon constante à moyen terme grâce à un surcroît de compétitivité et à la mise en œuvre de réformes destinées à améliorer le climat des affaires.
Pour la Tunisie, il est à rappeler que la BM prévoit, selon son rapport de suivi de la situation économique dans la Région MENA publié le 17 avril 2017, une accélération de la croissance à 2,3 % en 2017, du fait de la reprise dans les secteurs stratégiques de l’agriculture, du phosphate et de l’industrie manufacturière.
A moyen terme, la croissance devrait remonter progressivement à 2,8 % en 2018 et 3,2 % en 2019, et ce, en raison d’une amélioration du climat des affaires associée à des réformes structurelles et au renforcement de la stabilité sociale et de la sécurité.