Ramadan 2017 entame sa deuxième semaine. Neuf jours déjà, caractérisés par une « quiétude » que d’aucuns ont décrite comme excessive.
Une avancée tatillonne à tous les niveaux. La crise économique aidant, les choses ont suivi ce rythme sans véritables échos culturels, sociaux ou économiques.
Mais c’était sans compter sur un certain concours malheureux des circonstances. La quiétude des débuts allait céder le pas à l’horreur et au diktat d’une certaine réalité dont le menu des détails a de quoi pousser à la réflexion.
Ramadan pleure. Encore une fois malheureusement. Les douloureux épisodes liés au terrorisme d’un passé récent n’ont pas suffi ni empêché l’ignominie de frapper encore une fois, samedi dernier.
La nouvelle est insoutenable. Samedi, à une heure de la journée où tout avait du mal à s’ancrer dans le quotidien, l’info est tombée pour nous annoncer que le cadavre du jeune Khélifa Soltani a été retrouvé au Mont Mghila . Quelques heures auparavant, ont avait annoncé que le jeune berger – frère du martyr Mabrouk Soltani, lâchement assassiné par décapitation au mois de novembre 2015 – avait été enlevé alors qu’il était en train de garder son troupeau.
Sa mère, en larmes, avait précisé que son fils était en compagnie d’un autre berger de son village et qui avait été tout de suite relâché. Les quatre terroristes ont violemment frappé son fils avant de l’emmener avec eux.
La pauvre femme avait imploré qu’on lui ramène son fils vivant. Vingt heures après… on connaît la terrible suite.
Du côté de Tataouine et Kébili, les choses ne semblent pas vouloir s’arranger non plus. La production de gaz et de pétrole est carrément à l’arrêt. Une nouvelle qui a de quoi inquiéter quand on sait que les puits de pétrole de la région assurent 46% de la production nationale contre 27% pour le gaz.
Apparemment et malgré toutes les tentatives pour arriver à une solution qui satisfasse et les revendications des sit-inneurs d’El Kamour et l’intérêt économique national, les choses se sont trouvées dans l’impasse.
On estime les pertes enregistrées jusque-là à environ 24 MDT par semaine, et cela sans compter les pénalités de retard surtout. Un déficit irrécupérable dans l’état actuel des choses.
Aujourd’hui et au constat de cette réalité, tous les indicateurs ont viré au rouge. La ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables a annoncé tout dernièrement que le gouvernement s’orientait vers une probable révision à la hausse des prix des carburants. Elle a souligné que cela est dû à plusieurs indices dont la chute des prix enregistrée durant les mois de janvier et de juillet de l’année écoulée.
Entre-temps, la lutte contre la corruption, qui a été engagée tambour battant durant les premiers jours de Ramadan, continue de tenir le haut du pavé. Après les arrestations « de premier jet », les annonces successives des mises en examen de nombreux inculpés, la guerre médiatique qui s’en est suivie, les nouvelles se font de plus en plus rares. Le pays donne l’impression de retenir son souffle en attendant la suite des événements.
En attendant Ramadan titube au rythme de ce menu ubuesque fait d’attente impatiente et de cogitation sur fond de menaces…terroristes.