Outre sa clientèle européenne traditionnelle, le tourisme médical tunisien compte, aujourd’hui, sur le continent africain ou dans plusieurs autres pays, un grand nombre de demandeurs de soins et de bien-être et cette courbe ascendante est destinée à croître davantage.
Cet important potentiel émetteur est actuellement dans le viseur des professionnels tunisiens, forts en cela de l’engagement de la compagnie nationale Tunisair, qui a amorcé un cycle d’ouverture de nouvelles dessertes aériennes directes avec plusieurs pays africains étant, elle-même, convaincue de l’opportunité de l’orientation africaine.
En effet, l’étude que vient de lancer l’administration du tourisme, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), a dévoilé d’énormes opportunités pour le créneau du tourisme médical, notamment du côté de l’espace francophone dont le Sénégal, le Soudan, la Côte-d’Ivoire, le Tchad et la Mauritanie…Au cours des dernières années, la Tunisie a accueilli en moyenne plus de 380 000 patients étrangers et environ 180 000 curistes dans les 63 centres de thalassothérapie.
Pour Houcem Ben Azouz , agent de voyages spécialisé dans ce créneau depuis 2004, lui-même président de la Fédération interprofessionnelle du tourisme tunisien, les possibilités qu’offre ce créneau pour le tourisme tunisien sont hautement appréciables d’autant plus que la Tunisie bénéficie de plusieurs avantages en la matière. Il cite à ce propos les affinités linguistiques qui existent entre la Tunisie et les pays francophones, la bonne réputation dont jouit la Tunisie en Afrique, la notoriété qu’a acquise la Tunisie en Europe et plus encore la haute qualification des compétences tunisiennes et la qualité des installations médicales et de bien-être.
Autre avantage cité, celui ayant trait aux facilités de change dans la mesure où le Franc CFA peut être échangé en Euros. Mieux encore, il existe des possibilités d’entente entre les caisses sociales africaines pour la prise en charge des soins fournis par les cliniques et les agences de voyages tunisiennes.
Houceme Ben Azouz relève toutefois certains bémols se rapportant aux carences d’une promotion spécifique, aux insuffisances des budgets de marketing et surtout au foisonnement des intrus qui ne cessent de porter préjudice à la qualité des prestations et à l’image de la destination. « Je porte beaucoup d’espoirs en direction de la cellule chargée exclusivement de ce dossier que vient de mettre en place le ministère du Tourisme et de l’Artisanat et qui apportera certainement les bonnes réponses aux exigences de ce secteur », affirme-t-il.
Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, qui s’apprête à ouvrir cinq nouvelles représentations du tourisme tunisien en Afrique, est actuellement en train d’élaborer une stratégie lui permettant de mieux se positionner sur les produits à haute valeur ajoutée et dont le tourisme médical et de bien-être figure parmi ses priorités.
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