L’expert-comptable Nabil Abdellatif revient, dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, sur les répercussions des dernières augmentations du SMIG et du SMAG, annoncées par le ministère des Affaires sociales.
Il s’agit d’une augmentation de 4,3% pour 1 million de personnes entre travailleurs et retraités. En ce qui concerne le pouvoir d’achat des familles tunisiennes, l’expert-comptable a indiqué qu’il faut comparer l’augmentation au taux d’inflation surtout qu’au mois de mai l’inflation s’est stabilisée à 4,8% contrairement à 5% au mois de mars.
« Étant donné que le taux d’augmentation n’est pas loin du taux d’inflation, les familles tunisiennes peuvent faire face à la cherté de la vie », dit-il avant de préciser : « Sauf qu’il existe un certain nombre de réserves sur le panier sur lequel le taux d’inflation a été calculé par rapport aux besoins réels des familles et ménages tunisiens et par rapport aux régions car le taux d’inflation est différent région par région ». Il a rappelé, dans le même contexte, l’existence de l’inflation importée avec la dégringolade du dinar tunisien.
Par contre, Nabil Abdellatif a affirmé « qu’il est inutile de décréter des augmentations salariales sans mener une guerre contre l’augmentation artificielle des prix. Pour cela, il faut revoir les lois qui régissent les marges bénéficiaires, sinon les bénéficiaires des augmentations salariales ne vont pas sentir son utilité »
Revenant sur le nouveau Smig qui s’établit à 357 dinars, il a rappelé que ce n’est même pas 132 euros. « Dans les années 80, c’était 142 euros cela veut dire qu’après 30 ans le Smig du Tunisien est inférieur à celui du Tunisien des années 80 », compare-t-il tout en indiquant qu’un Smig pareil n’a rien à voir avec la réalité du pouvoir d’achat et les besoins des ménages en Tunisie.
Dans le contexte actuel, le Smig devrait être à 670 dinars : « Tout salaire inférieur à 670 dinars nous amène à parler de précarité », déplore-t-il. En ce qui concerne l’effet des augmentations sur le secteur privé, il a indiqué que les secteurs ayant une faible marge de bénéfice à l’instar du textile n’ont pas les moyens d’appliquer les augmentations.