Après moult reports, la police environnementale est enfin opérationnelle et est depuis ce mardi 13 juin 2017 entrée en activité.
L’entrée en service des «green men» a été saluée par les citoyens qui ont assez souffert d’assister, impuissants, au paysage désolant de leurs villes, quartiers et rues submergés de déchets transformant la Tunisie, au regard de certains, en une gigantesque décharge d’ordures.
Cependant, cette entrée en fonction de ce nouveau corps n’a pas manqué de soulever des critiques, particulièrement de la part du corps de la police réglementaire et des forces de l’ordre, qui n’ont pas, semble-t-il, apprécié l’octroi de la qualité de «police» à ces «hommes en vert».
Les différents syndicats des forces de police, qui se sont exprimés sur le sujet aux médias, ont fait part de leur refus de voir le titre de policier accordé à un corps qui ne relève pas du ministère de l’Intérieur et qui n’a pas reçu la formation et l’entraînement nécessaires permettant de justifier ce titre. Certains ont même dénoncé la création d’une police parallèle, en allusion à la police parallèle dont les politiciens et médias avaient beaucoup parlé, lors du gouvernement de la troïka entre 2011 et 2014.
A Sfax, la réaction des syndicats de police a été particulièrement ferme : ils ont même menacé d’arrêter toute personne portant l’uniforme de cette police de l’environnement qui ose «pointer le nez» dans les rues et places publiques de la ville et de saisir les véhicules mis à leur disposition, déplorant par la même occasion, le manque flagrant en logistique et moyens de transport dont souffre le corps de la police régulière, les empêchant de s’acquitter convenablement de leurs tâches.
Les réserves émises par les syndicats de police paraissent compréhensibles, d’autant plus qu’avec l’existence du corps de la police municipale, la création de ce nouveau corps ne fera qu’encombrer le paysage. Un encombrement qui n’est pas, nécessairement, signe d’efficacité.
Peut-être aurait-il été plus opportun de renforcer le corps déjà existant de la police municipale et la doter de plus de moyens humains et logistiques, en élargissant ses prérogatives de manière à rendre son travail plus efficace, pensent certains. Ou mieux, la protection de l’environnement, étant aussi une question de sécurité, fait de facto partie du domaine de compétence de la police régulière, mandatée pour sanctionner toute infraction à la loi sur l’environnement et établir des procès-verbaux , pensent d’autres.
En attendant que les choses deviennent un peu plus claires à ce sujet, la seule chose certaine est que nos villes et notre environnement ne peuvent plus supporter davantage d’indifférence de la part aussi bien des autorités appelées à mettre en place des mesures appropriées que des citoyens appelés à faire preuve de plus de civisme.
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