L’avocat Mounir Ben Salha a déclaré qu’il ignore totalement l’endroit où est détenu son client Yassine Chanoufi. Il a déploré en outre une infraction grave à un principe fondamental des droits de l’Homme.
Homme d’affaires, ancien douanier et candidat à l’élection présidentielle de 2015, Yassine Channoufi est assigné à résidence depuis le 23 mai 2017, dans le cadre de l’opération «Mains propres» menée par le Chef du Gouvernement, Youssef Chahed, contre les barons et les réseaux de corruption et de la contrebande.
Me Ben Salha a déclaré ce matin sur la radio Shems Fm que, «pour la première fois depuis qu’il exerce le métier d’avocat, il est contraint de défendre un client dont il ne connaît pas officiellement le lieu de détention». Il a fait valoir, dans ce cadre, son droit d’avocat às’assurer des conditions de détention de son client et de la manière dont est menée l’instruction à charge, ajoutant qu’il ignore même si son client «est mort ou vivant».
Affirmant l’inexistence de communication avec son client, l’avocat a déclaré qu’il se trouve dans l’incapacité totale d’exercer son métier de défenseur, puisqu’il ne peut pas accéder aux dossiers nécessaires lui permettant de mener à bien sa mission.
Indépendamment de la nature des crimes dont est accusé Yassine Chanoufi et du préjudice qu’il aurait causé à l’économie nationale, il a, en tant que détenu, des droits que toutes les règles du monde des droits de l’Homme reconnaissent, particulièrement son droit à voir et à parler avec son avocat pour préparer sa stratégie de défense devant les tribunaux. L’article 5 de la loi de 1978 sur l’état d’urgence ne semble pas justifier un tel manquement de la part des pouvoirs sous l’autorité desquels Yassine Chanoufi se trouve actuellement.
D’ailleurs, les forces politiques et la société civile qui ont salué et exprimé leur soutien à cette guerre contre la corruption menée par le Chef du Gouvernement, n’ont pas manqué de rappeler l’importance de respecter la Constitution et la loi qui, suite à un amendement voté par le parlement il y a quelques années, a confirmé le droit de toute personne accusée d’un crime d’être accompagnée par un avocat dans toutes les étapes de l’instruction.
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