Installé depuis le 24 février 2011, le camp pour réfugiés situé dans la région de Choucha de la délégation de Ben Guerdane (gouvernorat de Medénine au Sud) a été évacué lundi par la force publique.
Officiellement fermé, selon les termes d’un accord entre la Tunisie et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), depuis le 31 juin 2013, les autorités n’ont pas pu démonter le camp pour cause de résistance de 40 réfugiés qui se sont abstenus de se soumettre à la décision de transfert dans des centres d’accueil situés dans la ville de Ben Guerdane.
Ces 40 personnes, pour la majorité de nationalités africaines différentes, qui ont été déboutées par l’UNHCR du droit d’asile, ont refusé de rejoindre leur pays d’origine. Les autorités tunisiennes, en conformité avec les dispositions de la convention de 1951 relative aux droits des réfugiés et de la convention de 1966 sur les droits civiques et politiques, n’ont pas procédé à leur rapatriement forcé et les ont affectés dans des centres d’accueil, tout en leur accordant le droit d’accès gratuit aux différents soins dans les centres hospitaliers publics.
L’évacuation et le démantèlement total du camp de Choucha ont été dictés en outre, par le fait que ces réfugiés l’ont transformé en point d’accueil des ressortissants africains venant tenter leur chance pour un passage clandestin vers l’eldorado européen. Et c’est ce qui, semble-t-il, a contraint les autorités tunisiennes à appliquer aujourd’hui la décision qui a été prise à depuis juin 2013.
Rappelons que la région de Choucha, située à mi-chemin entre la ville de Ben Guerdane et le point de passage frontalier de Ras Jedir, entre la Tunisie et la Libye, a accueillit à partir de février 2011, date du soulèvement contre le président libyen Mouammar Kadhafi, plus de 1.300 000 réfugiés qui ont fui le territoire libyen vers la Tunisie pour échapper aux tensions et au climat de guerre civile qui commençaient à régner à l’époque dans le pays voisin.
[raside number= »3″ tag= » camp Choucha »]
Journée mondiale des réfugiés : la question des réfugiés est un problème de droits Humains
« La Tunisie doit se conformer aux dispositions de la constitution et de ses engagements internationaux en matière de réfugiés ». C’est ce qu’a annoncé le directeur de l’Institut arabe des droits de l’Homme (IADH), Abdelbasset Ben Hassen lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui, vendredi 20 juin 2017, par le bureau de Tunis du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR)
Cette date qui coïncide avec la journée mondiale du réfugié a été l’occasion pour le représentant de l’organisme international, M. Mazen Abou Shana de presenter le travail du bureau de l’UNHCR en Tunisie et de mettre en exergue le partenariat établit dans le domaine de la protection des droits des réfugiés avec la société civile tunisienne, et notamment avec l’IADH.
Dans son intervention, Abdelbasset Ben Hassen a affirmé qu’il devient aujourd’hui impératif pour la Tunisie de promulguer une loi nationale pour la protection des réfugiés. Rappelant dans ce contexte les dispositions de l’article 26 de la constitution et l’adhésion de la Tunisie aux instruments internationaux sur les réfugiés, notamment la convention de 1951, il a noté que la loi sur les refugié est aujourd’hui la pièce manquante du corpus des lois relatives aux droits de l’Homme en Tunisie.
Félicitant l’effort fourni par le ministère de la justice pour l’élaboration d’un projet de loi sur les réfugiés, il a exhorté l’Assemblé des représentants du peuple (ARP) à faire de l’examen et l’approbation de cette loi une priorité.
À une question concernant le démantèlement, dans la journée d’hier, par les autorités tunisiennes de ce qui est resté du camp de réfugiés de Choucha, le représentant de l’UNHCR à Tunis a indiqué dans sa réponse que le camp est officiellement fermé depuis le 30 juin 2013. Les personnes qui y demeurent ne bénéficient pas du statut de réfugiés. Ils ont non seulement refusé d’être rapatriés mais, aussi d’être déplacés vers un centre d’accueil aménagé pour eux à Médenine.
Il a indiqué en outre que, du moment où ces personnes ne bénéficient pas du statut de réfugiés, leurs sorts relèves exclusivement de la compétence des autorité tunisiennes.