A peine le mouvement protestataire de Tataouine s’est apaisé, voilà qu’un autre s’annonce, mais cette fois à Kébili.
Comme s’ils attendaient de voir quelle serait l’issue des négociations entre le gouvernement et les sit-inneurs d’El Kamour, les protestataires de Kébili, qui ont, à un certain moment, tempéré leurs ardeurs, ont relancé depuis hier leur mouvement, imitant le même scénario suivi à Tataouine.
Les gisements pétroliers et gaziers, étant l’unique richesse naturelle de la région, se sont transformés en moyens de pression « efficaces » pour contraindre le gouvernement, résolu à solutionner pacifiquement la crise, à faire des concessions.
Pas plus tard que le matin du mercredi 21 juin, à l’aube, la station de pompage de gaz et de pétrole, située à la région d’Om Echyah, dans le désert de Douz, a été la cible des protestataires qui ont interrompu le drainage via pipeline du pétrole et du gaz, réclamant la tenue d’une réunion avec le gouvernement pour discuter de leurs revendications. Leur objectif est d’acculer, voire de forcer le gouvernement à une issue semblable à celle de Tataouine.
Il est à rappeler que le mouvement de leurs voisins de Tataouine, qui a duré plus de deux mois, a engendré un manque à gagner considérable et accentué le déficit budgétaire qui a déjà atteint des limites critiques.
Ce mouvement s’est soldé par un accord de 64 points relatifs à la promotion de l’investissement dans la région, outre la résorption du taux de chômage élevé dans les rangs des jeunes de Tataouine à travers des recrutements massifs dans les sociétés pétrolières et dans la Société de l’environnement créée pour l’occasion.
La démarche adoptée par le gouvernement dans la résolution de la crise de Tataouine lui a, semble-t-il, fait prendre un risque dont il n’a pas mesuré la portée. Le risque précisément de voir d’autre régions du pays emprunter la même voie et contraindre le gouvernement à faire des promesses dont tout le monde sait pertinemment qu’ils seront difficiles à honorer et à mettre en œuvre.
Le manque de fermeté de la part du gouvernement, nonobstant la décision prise par le Président de la République de mettre les richesses naturelles du pays sous autorité militaire, ne joue pas en sa faveur alors que les risques d’embrasement sont réels et cette fois il ne sera pas aussi facile de circonscrire l’incendie et de l’éteindre.
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