Acheter des « Zlebya » et des « Mekharek », qui peut résister à cet exercice? Notamment lorsque ces confiseries proviennent de Béja.
Il vient d’arriver de Tunis pour faire quelques courses. Il fait chaud, mais le voyage a été somme toute facile. Pas plus qu’une heure et demie. Et pour l’essentiel en autoroute.
Mokhtar est un Béjaois pur jus. Et inutile de lui montrer la voie à emprunter pour aller au souk. Il suffit du reste d’aller tout droit après être descendu de la voiture de louage. Pas plus qu’une centaine de mètres et le voici en ces derniers jours du mois saint à « «Bab Ezzanayes » (la Porte des funérailles), le cœur battant de la ville.
Tout le long de la rue Kheïreddine Pacha, il y a évidemment foule. Une nuée de commerçants s’activent à servir leurs clients dont certains sont venus comme Mokhtar de Tunis. Et d’ailleurs.
Une petite quantité aux amis et autres collègues
Il faut dire que Béja est connue pour faire courir les foules au cours du mois de Ramadan. On y vient pour l’essentiel pour acheter les fameuses « Zlebya » (de couleur jaune ou rouge, elles sont fabriquées avec de la farine et de la cardamone, plongés dans l’huile bien chaude et trempées dans le miel) et « Mekharek » (sorte de beignets préparés avec de la farine, des œufs, du « smen » (graisse animale) et de la levure, le tout frit et trempé dans le miel) de renommée.
« Inimaginable de veiller ces jours de Ramadan », fait remarquer Mokhtar, qui se hâte d’éponger son front en sueur, « sans venir acheter ces confiseries ».
Comme bien d’autres habitués des lieux, il achète une petite quantité pour les amis et autres collègues qui lui ont commandé qui un kilogramme qui une livre. Qui un peu plus.
« Il faut de tout pour faire un monde »
Mokhtar n’oublie pas d’acheter également une boule de fromage blanc. Offert ici dans des variétés : sans sel, en demi-sel ou encore avec du persil.
A l’occasion, nombre de commerces spécialisés dans la restauration rapide ont troqué sandwichs contre « Zlebya » et « Mekharek ». « Ceux-là, je ne leur fait pas du tout confiance », sourit Mokhtar. D’autres en fabriquent chez eux. « Mais que voulez-vous, il faut de tout pour faire un monde », s’empresse-t-il d’ajouter.
Dans la rue Kheïreddine Pacha, l’animation est quelquefois à son comble. Et il est très difficile de se frayer un chemin dans les passages devenus étroits par la grande circulation. Le souk de Béja est aussi connu pour ses nombreux marchands de fruits et légumes.
La brise est largement présente
Les prix sont assez abordables comparés à ceux pratiqués à Tunis. Le kilogramme de pastèque est à 500 millimes chez un commerçant. Et un de ses voisins vend le kilo de pêches à 1 dinar. Idem pour le melon : seulement 1 dinar le kilogramme.
La nuit tombée, on se rue à Béja sur les terrasses des cafés. D’autant plus que la brise est largement présente dans cette ville construite en hauteur. Comme on va dans les mosquées. A commencer par la Grande mosquée, construite en 944 de notre ère, par les Fatimides, dans une rue qui donne sur la rue Kheïreddine Pacha.