Les frères Adel et Fathi Jenayah ainsi que Néjib Ben Ismail sont redevables aux caisses de l’Etat du montant colossal d’un milliard de dinars.
C’est le verdict prononcé par les services des contrôles douaniers à l’encontre de ces barons de la corruption et de la contrebande assignés à résidence depuis fin mai dernier dans le cadre de la campagne menée par le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, contre les réseaux de corruption qui gangrènent les rouages de l’économie tunisienne.
Des mandats de dépôt ont été émis dans la journée d’hier par le ministère public à l’encontre des trois hommes qui doivent désormais répondre de leurs actes dans une affaire de faux et usage de faux, importation de produits interdits, blanchiment d’argent, fausses déclarations, falsification de la valeur des importations avec de faux documents et infraction à la loi du change.
Le montant réclamé par l’Etat représente à lui seul le taux de 3 % du budget global de l’Etat pour l’exercice 2017. Il dépasse, en outre, la valeur de la deuxième tranche du crédit accordé par le Fonds monétaire international (FMI) à la Tunisie ou celui accordé récemment par la Banque mondiale (BM). Il pourrait ainsi contribuer considérablement au redressement de la balance budgétaire de l’Etat et permettre la relance de l’économie tunisienne, en panne pour déficit budgétaire. Ce qui confirme la thèse de plusieurs experts en économie qui n’ont eu de cesse de faire remarquer que la lutte contre la corruption aurait certainement un impact positif sur l’économie et contribuerait à accroître le taux de croissance réalisé lors du premier trimestre de l’année 2017.
La balle est ainsi dans le camp de la justice, appelée à accélérer la procédure d’examen de ces dossiers pour la concrétisation de ces prévisions prometteuses, mais aussi dans le camp du gouvernement, appelé à faire un meilleur usage de ces ressources financières « providentielles ».