Ce n’est pas la première fois que le Front du salut et du progrès (FSP) se réunit sans le parti Machrou3 Tounes.
La dernière réunion en date s’est tenue hier où les composantes du front ont pris la décision de se présenter dans des listes communes aux prochaines élections municipales, prévues pour le 17 décembre 2017.
Quelques semaines auparavant, ces mêmes composantes ont organisé une conférence de presse à laquelle le parti de Mohsen Marzouk n’a pas pris part. Cette succession de « boycott » des activités du front confirme l’existence de profonds différends en son sein, risquant même de faire capoter le projet pour lequel il a été constitué.
Plusieurs explications de cette tension qui règne depuis des mois entre le Mouvement Machrou3 Tounes et les autres membres du front sont avancées par les observateurs. « Une barque commandée par deux capitaines ne peut que couler », avancent certains, en allusion à la prétention de leadership qui anime certains dirigeant du front, notamment Mohsen Marzouk, président de Machrou3 Tounes et Slim Riahi, président de l’Union patriotique libre (UPL).
Le plus intrigant est que d’autres dissidents, provenant de Nidaa Tounes, en l’occurrence le groupe dirigé par Ridha Belhadj et Boujemaa Remili qui viennent de constituer leur propre parti, aux côtés de Slim Riahi, alors que la « logique » voudrait qu’ils devraient être encore plus proches de leur ancien compagnon Mohsen Marzouk.
De l’avis d’autres observateurs, la conjoncture et la manière par laquelle s’est constitué le front laissent prévoir dès le début qu’il fera long feu. Le manque de visibilité quant au projet que le front est supposé faire sien, l’absence d’un minimum de coordination au niveau des positions à prendre à l’occasion des divers événements, font que le front n’est finalement qu’un rassemblement de partis, animés par les ambitions personnelles de leurs dirigeants, qui ont raté l’occasion de faire partie du gouvernement d’union nationale et qui ont choisi, de ce fait, de rejoindre, sans conviction, les rangs de l’opposition faisant de l’hostilité à l’alliance Ennahdha-Nidaa, leur cheval de bataille politique, alors qu’on s’attendait à mieux de leur part.