Qui a dit que les produits naturels n’avaient pas une place de choix dans le traitement des maladies ? Un chercheur marocain est en passe de redéfinir la place des produits naturels dans la médecine classique, par la conception d’un traitement à base d’huiles essentielles permettant de renforcer l’action des antibiotiques pour lesquels les bactéries ont développé une résistance.
Il s’agit du Pr. Adnane Remmal, enseignant et chercheur en biologie à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fez (Maroc). Son exploit est d’avoir conçu un « complément naturel » permettant à des antibiotiques pour lesquels certaines bactéries ont développé une résistance, de retrouver leur efficacité. Cette invention majeure lui a valu l’obtention du Prix de l’inventeur 2017 de l’Office européen des brevets pour son travail.
S’inspirant des coutumes locales en matières de traitement des maladies, il imagine un médicament extrait des plantes qui renforce l’action des antibiotiques.
L’ensemble ( antibiotique – médicament à base d’huiles essentielles) constitue un « complexe moléculaire » que les mécanismes de résistance mis en œuvre par les bactéries ne peuvent reconnaître. Sans cette reconnaissance au préalable, la résistance aux antibiotique ne peut se développer.
Cette découverte est le fruit de dix ans de recherche. Les résultats concluants ont permis d’attirer le laboratoire pharmaceutique marocain Sothema, qui œuvre actuellement sur la conception du médicament en question. Les essais cliniques sont sur le point d’être finalisés, de même que l’étape de la commercialisation est prévue pour le début de l’année 2018. A l’issue de ce processus, cette découverte aboutira à la création du premier médicament 100% marocain et sûrement pas le dernier.
Cette découverte dont l’impact n’est pas seulement scientifique, pourrait réduire les coûts exorbitants de l’antibiorésistance . En effet, selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2016, l’impact annuel de l’antibiorésitance sur le budget sanitaire mondial d’ici 2050 pourrait osciller entre 283 milliards et plus de 984 milliards d’euros.
Avec un coût de production faible et un prix de commercialisation abordable, ce médicament pourrait voir son utilisation s’étendre au monde entier et répondre à cette problématique économique majeure très favorablement.
Qui a dit que la créativité et le génie étaient nécessairement liés à l’argent ?