A peine le mois de Ramadan terminé et les fêtes de l’Aïd passées, la guerre contre les étals anarchiques de la capitale a commencé.
Dans la soirée d’hier, lundi 26 juin 2017, deuxième jour de l’Aïd, une opération «ville propre» de grande envergure a eu lieu dans les rues et places de la capitale, sous le regard bienveillant du gouverneur de Tunis, Amor Mansour, et du maire de la ville, Seif Allah Lasram.
Ces étals anarchiques, qui ont défiguré l’image de la ville, ont mené la vie dure, des années durant, aux commerçants de la ville qui exercent leurs activités en toute régularité. Et c’est après moult plaintes et protestations, allant jusqu’à la menace, au mois d’avril dernier, de fermeture de leurs commerces, que les autorités de la ville ont décidé de prendre les choses en main et de lancer un ultimatum de dix jours à ces marchands de fortune qui ont gangrené les rues et places de la ville, causant un manque à gagner considérable aux caisses municipales et de l’Etat.
Il est à rappeler qu’une opération similaire a été menée au mois de septembre dernier par le même Amor Mansour contre les étals anarchiques, allant jusqu’à sceller les dépôts qui approvisionnent ces étals en marchandises.
Bizarrement, l’opération s’est inexplicablement arrêtée quelques jours après son lancement. Mais la voilà relancée sur fond de guerre générale lancée par le gouvernement Youssef Chahed contre les réseaux de corruption et de contrebande. Certaines grosses têtes de ces réseaux neutralisées, il ne reste qu’à finir le travail en éradiquant ce marché parallèle jusqu’à ses derniers retranchements.
Il est à noter, en outre, qu’un espace a été aménagé spécialement par la municipalité de la capitale pour l’exercice de ce genre d’activité. Reste à savoir si ces marchands ambulants obtempéreront et choisiront la légalité avec toutes les obligations, mais aussi les droits qu’elle génère, ou bien s’ils choisiront la résistance au risque de se heurter à la volonté du gouvernement, déterminé, semble-t-il, à mettre fin à ce mal qui a nui à la ville aussi bien qu’à l’économie.
Omar Mansour : « Il n’y aura plus d’étalages anarchiques »
Dans une déclaration aux médias, M. Mansour a annoncé que la loi sera appliquée, tout en poursuivant: « Il n’y aura plus d’étalages anarchiques dans plusieurs rues: rue de Malte, rue Mongi Slim, El Kherba, rue Zarkoun et Sidi Bechir ». Tout comme il a fait appel aux gérants des magasins à ne pas étaler leurs marchandises sur les trottoirs.
Hajer Ben Cheikh Ahmed, députée à Afek Tounes, a fait savoir que le cadre juridique relatif à l’étalage anarchique existe déjà. Elle précise dans ce contexte: « Nous avons un code de l’urbanisme, ainsi que des règlements, des arrêtés municipaux. Ce n’est plus une question de cadre, mais de respect juridique. »
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