Taher Mestiri, entrepreneur IT et l’un des représentants de la société civile ayant travaillé sur le dossier déposé par la Tunisie à Paypal, est revenu, aujourd’hui, sur les ondes de la RTCI, sur le rejet de ce dossier par cette plateforme mondiale de paiement en ligne sans raisons ni fondements.
Tout d’abord, M. Mestiri se déclare surpris par cette mauvaise nouvelle et surtout du changement radical de la position de Paypal envers la Tunisie alors que pas plus tard que deux semaines auparavant les négociations semblaient en bonne voie.
Il a précisé, à cet égard, que tous les efforts, les outils et le lobbying nécessaires ont été déployés pour faire réussir l’affaire Paypal. D’ailleurs, suite aux réunions menées en présence de tous les représentants de l’écosystème concerné, la BCT a accepté toutes les exigences de Paypal y compris la liberté des échanges au sein de son circuit.
La seule exigence émise par la Tunisie était que la sortie de l’argent du circuit Paypal se fasse en Tunisie, ce qui est déjà interdit par la loi des changes existante, contrairement au monde entier. Sachant que cela ne lèse en rien le business model de Paypal.
Il a assuré, ainsi, que le gouvernement tunisien a fait tout ce qu’il fallait. La BCT a également assumé toute sa responsabilité et a donné presque carte blanche. A l’évidence, c’est une vérité que personne ne peut contredire et il a défendu haut et fort le fait que la BCT ait fait de son mieux dans le cadre de ses droits et ses responsabilités et dans le respect de la loi des changes existante.
Face à cette situation, Taher Mestiri a expliqué que les raisons derrière le refus de Paypal d’accepter l’adhésion de la Tunisie sont liées aux limites de la loi des changes tunisienne.
Parce que dans cette affaire, la pierre d’achoppement réside dans le rapatriement de l’argent et non pas la possibilité de faire sortir de l’argent, ce qui est déjà disponible et ouvert en Tunisie depuis septembre 2015 via la carte technologique.
Toutefois, cette expérience avec Paypal a démontré qu’aujourd’hui nous sommes complètement exclus de l’économie mondiale. La loi des changes existante est malheureusement en train de bloquer la réalimentation des réserves en devises. Ce qui impose qu’on s’attaque à sa révision pour éviter de perdre des opportunités pareilles. Sachant que 188 millions de personnes dans le monde entier utilisent Paypal.
M. Mestiri n’a pas manqué de faire remarquer que le monde est en train de changer. Et il faut regarder en face les vrais problèmes de nos jours et les résoudre parce qu’on ne peut pas régir une économie innovée avec des lois largement dépassées. Il faut donc qu’on assume nos responsabilités par rapport aux jeunes qui ont choisi de rester et d’investir en Tunisie et de les faire bénéficier de ce genre d’opportunités.
« Par conséquent, les autorités concernées sont obligées soit d’entamer dès aujourd’hui une révision de la loi des changes ou d’assumer que la Tunisie continue de se vider de ses compétences», conclut-il.
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