Le gouvernement vient d’annoncer que les augmentations des prix des hydrocarbures étaient prévues depuis janvier 2017. La dévaluation de la monnaie tunisienne est la cause réelle de l’ajustement des prix du carburant et du tabac entré en vigueur à partir d’aujourd’hui, lundi 3 juillet 2017.
C’est ce qu’a déclaré le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, et ministre par intérim des Finances, Mohamed Fadhel Abdelkefi qui était invité de l’émission midi Show sur Mosaïque Fm.
M. Abdelkefi a indiqué que les prévisions de subvention de l’Etat dans le secteur des carburants était estimées dans le budget de l’Etat de 2017 à 650 millions de dinars alors qu’en réalité elle va atteindre d’ici la fin de l’exercice 2017 les 1500 millions de dinars. Un déficit titanesque qu’il faudra bien compenser d’une manière ou d’une autre.
Le ministre des Finances par intérim a indiqué, en outre, que les contraintes budgétaires pèsent encore sur le budget de l’Etat. Le seul moyen pour y faire face est la reprise de la croissance.
Le recours à l’emprunt, qui est jusque-là le principal moyen envisagé par les diffèrents gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 pour combler le déficit budgétaire, doit cesser. « On ne peut pas recourir indéfiniment à l’emprunt », a affirmé M. Abdelkefi.
La Tunisie qui possède des atouts de taille pour la réalisation d’une croissance économique considérable doit, selon lui, redorer son statut et sa position d’exportateur africain privilégié vers l’Europe.
Dans ce même registre, le ministre a indiqué qu’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) sera à Tunis le 13 juillet pour un suivi de l’état d’avancement des réformes entreprises par l’Etat.
La réduction du déficit budgétaire constitue l’un des points cardinaux dans les recommandations faites par le FMI à l’Etat tunisien lors de l’accord de crédit conclu entre les deux parties au mois d’avril 2016.
L’ajustement récent des prix des carburants et de tabac s’inscrivent, selon M. Abdelkefi, dans ce cadre.
La baisse de la production nationale en pétrole brut pourrait également expliquer le recours de l’Etat à la majoration des prix. En 2014, tous les indicateurs relatifs au secteur des hydrocarbures étaient au rouge, ceux de 2014 et de 2015 confirment la dégringolade alarmante de l’exploration et de la production du pétrole et du gaz, due également aux mouvements sociaux.
Selon le rapport annuel de l’Etap (2015), la production de pétrole brut et condensats des concessions ETAP a atteint 1,774 million TM (13 739 160 barils) en 2015 contre 1,977 millions TM, soit l’équivalent de 15 315 359 barils, en 2014, affichant ainsi une régression de 10,3%, due essentiellement au déclin naturel de la production dans plusieurs champs.
La production de GPL champs des concessions ETAP a enregistré une baisse d’environ 10% passant de 162,723 mille TM en 2014 à 146,872 mille tonnes métriques en 2015 suite à la diminution de la production des champs : Hasdrubal (-13%), Franig (-40%) et Baraka (-68%). La situation ne s’est pas améliorée en 2016-2017. La baisse de la production nationale a largement aggravé le déficit de la balance énergétique.