La problématique des disparités régionales n’est pas nouvelle en Tunisie. Elle remonte à l’indépendance du pays. La croissance socio-économique en revanche a favorisé certaines zones au détriment d’autres. De ce fait, toute politique de développement devrait tenir compte des disparités régionales.
Quels sont les facteurs qui contribuent le plus à ces disparités régionales ? D’après une étude publiée au mois de juin par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives ITCEQ, l’inégalité entre les gouvernorats est due essentiellement au retard pris par les gouvernorats de Kairouan, Jendouba, Kasserine et Siliana dans les domaines de l’infrastructure et des équipements de base”, des “ services de santé” et des services de loisirs”.
L’examen de l’indicateur de bien-être a montré que plusieurs régions, en particulier Jendouba ( 0.218) , Kairouan ( 0.237), Siliana ( 0.251) et Sidi-Bouzid ( 0.261) ont peu profité de la croissance économique du pays, contrairement à Tunis qui arrive en tête avec (0.769), suivi de l’Ariana avec (0.745), et Monastir avec (0.717). Ces écarts expliquent, entre autres causes, la difficulté d’accès au marché de l’emploi dans ces régions.
Par ailleurs, les régions les plus touchées par l’analphabétisme et la pauvreté sont toujours les mêmes et appartiennent aux gouvernorats de l’intérieur, en l’occurrence Kairouan, Jendouba, Kasserine, note l’étude.
Les piliers de la stratégie proposée
Elle devra briser les blocages du développement dans les régions à travers l’intégration verticale des activités économiques permettant la consolidation des chaînes de valeur et la valorisation des ressources humaines, matérielles et naturelles locales. La stratégie proposée par l’ITCEQ se base sur cinq piliers : les incitations, les programmes, la gouvernance, la solidarité et la coopération internationale.
-Les incitations efficaces: ciblant les défaillances du marché et facilitant l’intégration verticale des activités économiques, l’égalité des chances dans les marchés publics.
-Des programmes de développement: la modernisation des infrastructures favorisera une meilleure qualité de la vie.
-Une gouvernance revisitée: le rapprochement des citoyens des décideurs via la décentralisation et consacrant les principes de la transparence, le suivi, évaluation, la redevabilité et l’approche participative
-Une solidarité intra-régionale: le renforcement du secteur mutualiste, la coopération institutionnelle ainsi que l’adoption de critères objectifs et transparents budgétaires.
-Le renforcement de la coopération internationale : faciliter l’intégration économique des régions frontalières avec les pays voisins via l’amélioration des conditions de vie et des services publics, la promotion des projets communs et le renforcement des infrastructures.
Dans le cadre d’une journée parlementaire concernant la discrimination positive à l’ARP, Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale et ministre des Finances par intérim, a fait remerquer que depuis les six dernières années, le budget consacré au développement régional s’est considérablement accru passant de 50 millions à 300 millions de dinars.
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