Les rapports entre Chine – Tunisie et Espagne – Chine ne peuvent être que gagnant-gagnant mais afin de concrétiser les objectifs de ces rapports, plusieurs démarches doivent être mises en place. C’est autour de cette question que l’intervention d’Aldo Olcese, président de Fincorp, a évolué, lors de Tunis Forum, organisé par l’IACE, en date du 7 juillet sur le thème : « Tunisie-Chine un partenariat d’avenir ».
Bien avant le démarrage de l’intervention d’Aldo Olcese, l’universitaire chinois Wang Yiwei a présenté une anecdote lourde de sens. Alors qu’il voulait accéder au musée de Carthage, sa carte bancaire chinoise n’a pas été acceptée pour payer son billet d’entrée. Ainsi la non-acceptation des cartes bancaires chinoises est un obstacle qui entrave l’essor du tourisme chinois en Tunisie d’une part et les relations économiques entre les deux pays. D’ailleurs Aldo Olcese a commencé son intervention en commentant cette anecdote, affirmant la nécessité de trouver des solutions pour ce genre d’obstacle.
De même, la langue demeure un obstacle considérable, plusieurs décideurs chinois présents dans la salle ne comprennent ni le français et ni l’anglais (les langues utilisées pour la traduction) et ont fini par quitter la salle, constate l’intervenant. Il s’agit aussi d’un problème de communication et de compréhension culturelle et idiomatique. Il a souligné l’importance de plus de compréhension culturelle entre la rive tunisienne et la rive chinoise.
Mais pourquoi choisir l’anglais comme langue de communication ?
Pour Aldo Olcese, il s’agit d’une question légitime car l’anglais est la langue du pays qui a tourné le dos à l’Europe (Grande-Bretagne) et le pays dont la politique étrangère ne l’intéresse plus (États-Unis), « c’est un pays qui nous dit nous voulons un pays pour les Américains, les relations étrangères sont devenues secondaires », dit-il et de poursuivre : « Nous devons nous entendre avec nos amis chinois dans leur langue en bilatéral, c’est la meilleure façon d’orienter nos rapports et nos relations », affirme-t-il.
La Chine vue par l’Espagne
La Chine est devenue la plus grande force mondiale du moment soit par la force financière soit par ses investissements croissants dans toutes les régions. Le bassin méditerranéen est une grande opportunité pour la Chine : « Un partenariat trilatéral entre la Chine, l’Afrique du Nord et l’Espagne est un défi possible à relever mais pour que cela ne reste pas une simple déclaration d’intention, il faut lui trouver la bonne formule », déclare-t-il. La bonne formule serait que les Européens développent des partenariats avec les Chinois pour s’investir ensemble en Afrique. « La France et l’Espagne pourraient être de bons exemples, dans ce sens », dira-t-il.
Commentant les craintes de quelques hommes politiques européens, le président de Fincorp a déclaré qu’une approche impérialiste chinoise ne va pas passer en Europe. C’est pourquoi, c’est le moment où jamais de bâtir des relations entre le monde arabe et la Chine et plus particulièrement entre la Tunisie et la Chine et cela pour plusieurs raisons, notamment que les cultures arabe et chinoise partagent plusieurs choses en commun.
De plus, l’Europe, l’Espagne et la Tunisie souhaiteraient approfondir leurs rapports avec la Chine surtout que les États-Unis s’éloignent de l’Europe ainsi que le Royaume-uni : « Nous avons misé sur le monde anglo-saxon mais voici qu’il nous tourne le dos après des rapports magnifiques et on ne sait même pas pourquoi », regrette-t-il. Aldo Olcese plaide pour un partenariat souple avec la Chine, en ce sens qu’il faut investir dans des projets qui facilitent la vie des citoyens et cela commence par la culture, le tourisme et les loisirs, ainsi que l’immobilier comme pendant du tourisme.
Pour toute ces raisons, dira le président de Fincorp, je suis pour une alliance entre la Chine, l’Espagne et l’Europe pour s’investir en Tunisie dans le secteur touristique. « La Tunisie et le Maroc sont les pays clés pour entrer dans le reste de l’Afrique », affirme-t-il et de rappeler que la Tunisie a fourni un grand effort pour dépasser le » printemps arabe » parce qu’elle a suivi une démarche exemplaire : » La Tunisie est un pays qui suscite plein d’espoirs et qui est en train de faire de grands progrès. C’est ce qu’il y a de mieux à offrir à nos amis chinois quand ils viennent pour investir », conclut-il.