Dans le cadre du PISCCA (Projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs) et du Forum jeunesse, une centaine de personnes se sont rassemblées en fin de journée dans la terrasse de l’Institut français de Tunisie. “Renforcer la société civile, un investissement pour la démocratie locale”, tel est le contenu de cette rencontre.
Cet événement concerne tous les acteurs associatifs en particulier les 21 gouvernorats, qui imaginent des solutions innovantes à leurs défis quotidiens dont l’employabilité, qui demeure un facteur majeur pour contrer le chômage dans les zones les plus défavorisées ainsi que des régions rurales.
Aujourd’hui, ces acteurs veulent de l’espoir pour la jeunesse tunisienne, en s’interrogeant de façon légitime sur sa place dans la société et sur son avenir, dans un contexte économique et social où persistent les inégalités et les disparités régionales.
» La France est et sera aux côtés de la Tunisie », affirme l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor.
L’objectif de l’évenement est double, a déclaré Marie Baba, chargée d’appui à la société civile à Sfax pour le Sud. Elle déclare: « L’idée est de faire rencontrer les associations, consolider un réseau qui devra se mettre en place autour de toutes les associations financées par l’IFT. L’événement s’étend sur deux jours ».
Interrogée sur les difficultés rencontrées, elle a répondu qu’une des premières difficultés est celle de toucher le maximum de monde, “car on essaie d’approcher les associations qui n’ont pas accès aux bailleurs de fonds”, a-t-elle ajouté. Et de poursuivre: “L’accès à l’information c’est la connaissance des codes parce qu’il faut remplir les formulaires de l’appel à projets qui sont bien souvent très procéduriers”.
Quels sont les projets réalisés?
« Deux ans après, nous avons 55 associations, qui ont porté des projets, qui se connaissent entre elles, qui sont structurées, motivées et dont on espère chaperonner une nouvelle génération », a-t-elle indiqué, en poursuivant: » A travers ce réseau, ces associations pourront avoir des contacts, ce qui va leur permettre d’évoluer ».
Les trois axes de PISCCA comprennent l’appui à l’emploi via l’économie sociale et solidaire, les initiatives pour la protection de l’environnement, l’implication des jeunes et des femmes à la vie publique locale.
Rencontrée lors de l’événement, Sawssen Fatnassi, membre de l’association tunisienne pour le développement, la biodiversité et la protection civile, déclare que son objectif est d’améliorer le quotidien des femmes de Kairouan, en particulier El Mbasta ( 9km de Kairouan). Ce sont ces artisanes qui fabriquent et vendent des barrières de roseau, qui n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité et dont les conditions de vie sont très difficiles. Ce qu’elle déplore est que ce savoir-faire est en voie de disparition alors qu’il crée des emplois pour les femmes.
Une autre association « Djerba insolite », présidée par Mohamed Bayouli, a fait savoir que bien qu’elle n’existe que depuis 2014, elle essaie par tous les moyens de développer la créativité et l’innovation dans les techniques de production de beaux produits artisanaux à découvrir surtout.
Il ajoute: » Tout comme nous organisons des rencontres qui permettent aux jeunes de se former auprès d’anciens artisans expérimentés et assurer ainsi la transmission d’un précieux savoir-faire pour assurer la pérennité ».
Rappelons que depuis 2013, le Forum jeunesse a permis de soutenir 33 projets pour un montant global de 273 000 €. Les jeunes lauréats des 10 projets du Forum jeunesse de Gafsa de mai 2016, soutenus pour un montant total de 63 000 €, sont issus des régions de l’intérieur.
Le Forum est destiné aux jeunes Tunisiens, notamment de l’intérieur, qui les réunit, les forme à la gestion de projets, fait naître des réseaux et émerger des leaders locaux, facilite le financement de petits projets locaux et crée des espaces de débats.