Pour Mohamed Moncef Marzouki, il n’y a probablement pas un moment pour l’oubli et pour un débat constructif !
Que penser du passage concernant l’ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli, dans l’entretien de l’ancien président de la République, Mohamed Moncef Marzouki (décembre 2011-décembre 2014), diffusé le 9 juillet 2017, sur « Al Jazeera », dans le cadre de l’émission « Chahedoune Ala Al Asr » (Témoins d’un temps) ?
Nul doute que chacun peut avoir son opinion sur la question. Il serait cependant intéressant et utile de se poser la question suivante : l’ancien chef de l’Etat a-t-il encore du ressentiment envers un homme d’Etat apprécié par une partie de l’opinion et du monde de l’économie et des finances ?
Un homme qui a voulu le limoger. On sait que, nommé à la tête de l’institut tunisien d’émission le 17 janvier 2011, il a été démis de ses fonctions en juin 2012 sur décision de Mohamed Moncef Marzouki.
Un homme de la « contre-révolution » !
Voici comment Mohamed Moncef Marzouki a dépeint Mustapha Kamel Nabli dont –soyons clair là-dessus- nous ne prenons pas ici– loin s’en faut- la défense.
Comme un homme de la « contre-révolution », un « proche parent du lobbyiste Kamel Letaïef », et « un défenseur des thèses du Fonds Monétaire International (FMI) ».
Mohamed Moncef Marzouki dira, à ce sujet, que l’ancien gouverneur de la BCT s’était réuni, lors d’un entretien qu’il avait eu avec Christine La Garde, la Directrice Générale du FMI, avec la délégation qu’elle conduisait, et qu’il s’est évertué à défendre les thèses du Fonds.
Une description faite pour décrédibiliser –du moins en partie- un serviteur de l’Etat aux yeux d’une opinion arabe qui n’a pas toujours de prise sur le vécu tunisien et à laquelle s’adresse la chaîne d’El Jazeera.
Hamadi Jebali décrit comme un autoritaire
Au-delà de cet aspect des choses, est-il normal qu’un ancien chef d’Etat, qui nourrit du reste l’espoir de revenir un jour au pouvoir, parle ainsi d’un homme d’Etat de son pays ?
Si certains peuvent penser que c’est –peut-être- de bonne guerre, il suffit de leur demander si les anciens chefs d’Etat qui sont interrogés par Al Jazeera ou par d’autres stations, se comportent ainsi. N’y a-t-il pas un moment pour l’oubli et pour un débat plus constructif ?
Force est de constater que Mohamed Moncef Marzouki n’est pas à son premier écart de langage. Dans la même émission, il a semblé vouloir régler ses comptes avec l’ancien chef du gouvernement nahdaoui, Hammadi Jebali, qui n’est pas au même titre que Mustapha Kamel Nabli, un adversaire dans sa longue quête du pouvoir avec son mouvement, Mouvement Tunisie Volonté (« Harak Tounès Al Iradha »), le décrivant comme autoritaire. Une sorte d’empêcheur de tourner en rond.
Il s’agit évidemment de sa version des faits. On comprend bien que Mustapha Kamel Nabli et Hamadi Jebali, qui ont assumé de hautes responsabilités, puissent le concernant avoir leur mot à dire.