« La démocratie tunisienne naissante est à la tête des pays qui combattent le terrorisme », c’est en ces termes que le chef du gouvernement Youssef Chahed, en visite officielle de trois jours, du 10 au 12 juillet 2017, aux Etats Unis d’Amérique (USA) s’est adressé aux responsables américains avec qui il s’est entretenu.
Ce message résume en gros les arguments que Chahed est allé faire prévaloir auprès de l’administration Trump, qui semble jusque-là hésitante à accorder un soutien sans faille à l’expérience tunisienne. Un soutien qui est censé traduire les déclarations politiques en actions effectives en faveur de la Tunisie qui mène depuis quelques années une guerre contre le terrorisme sur fond de crise économique et sociale, mais aussi dans un contexte de transition démocratique qui peine encore à établir des piliers stables et durables qui empêchent toute tentation de faire marche arrière.
L’intention des Etat Unis de réduire leur aide militaire à la Tunisie pour l’exercice 2018 est certainement pour quelque chose dans cet appel fait par Youssef Chahed qui met en exergue les deux impératifs qui déterminent la politique officielle tunisienne : celui de lutter efficacement contre le terrorisme et celui de réussir, là où d’autres pays arabes ont échoué, une transition démocratique qui pourrait devenir un modèle du genre.
Les USA ont un devoir de solidarité aux noms des principes et valeurs de liberté et de démocratie qu’ils défendent et doivent en toute logique aider la Tunisie dans cette phase cruciale de son histoire.
Tel est le sens profond de ce message adressé par Youssef Chahed à l’administration américaine. D’autant plus qu’un soutien franc et massif à la Tunisie profite aussi bien aux USA qu’à la Tunisie. Et Chahed n’a pas manqué de rappeler aux Américains l’intérêt stratégique qu’ils ont à tirer de la réussite de l’expérience tunisienne dans la mesure où « la diminution de l’aide militaire américaine à la Tunisie ne peut que constituer un signal négatif adressé aux organisations terroristes actives dans la région nord-africaine, quant à la puissance militaire tunisienne et de sa capacité à mener jusqu’au bout son combat contre le terrorisme.
Le message semble être bien reçu de la part des autorités américaines. Il reste à savoir qu’elle serait la suite qu’ils donneront à cet appel de la part d’un chef de gouvernement déterminé et résolu dans sa lutte contre le terrorisme et la corruption notamment.